Sécurité sociale : déficit de 19,6 milliards d’euros en 2022 en nette amélioration depuis 2020
Si le déficit de la Sécurité sociale se positionne en 2022 sensiblement en deçà des prévisions, il s’est réduit de moitié depuis le pic de 2020. La gestion de l’épidémie de Covid-19, les revalorisations des prestations, et la situation contrastée entre les différentes branches de la Sécurité sociale sont de facteurs qui expliquent cette évolution.
Un déficit en baisse par rapport à 2021
Le déficit de la Sécurité sociale a atteint 19,6 milliards d’euros en 2022, en amélioration de 4,6 milliards d’euros par rapport à 2021 (24,3 milliards d’euros). Le déficit s’est réduit de moitié depuis le pic historique de 2020 (39,7 milliards d’euros).
L’inflation, atteignant 5,3 % en moyenne annuelle, a soutenu les dépenses de prestations, revalorisées de 4 % au 1er juillet 2022. Les dépenses liées à la gestion de l’épidémie de Covid-19 ont baissé en 2022, à 11,7 milliards d’euros, après 18,3
Des recettes soutenues par la masse salariale et les recettes fiscales
La masse salariale du secteur privé soumise à cotisations a progressé de 8, 7 %, et les recettes fiscales, notamment de TVA, ont été soutenues par l’inflation et la reprise de l’activité, avec une croissance du PIB en volume de 2,6 %.
Un déficit plus élevé que prévu
Le solde est légèrement plus dégradé que ce qui était prévu, avec un déficit de 19,6 milliards d’euros, soit 0,7 milliard d’euros de plus que les prévisions. Cette révision résulte principalement d’un surcroît de dépenses, notamment sous l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM).
L’ONDAM a atteint 247,2 milliards d’euros en 2022, soit 0,2 milliard d’euros de plus que l’ONDAM 2022 rectifié. Les dépenses liées à la crise sanitaire ont été plus faibles qu’attendu, notamment pour les tests et la campagne de vaccination. En 2022, les mesures pour faire face à la crise sanitaire ont pesé pour 11,7 milliards d’euros sur l’ONDAM, après 18,3 milliards d’euros en 2021. Le Ségur de la santé a poursuivi sa montée en charge, atteignant 12,7 milliards d’euros avec les mesures d’accompagnement des métiers du social et du médico-social annoncées le 18 février 2022.
Situation contrastée entre les différentes branches
La branche maladie s’améliore de 5,0 milliards d’euros par rapport à 2021, avec un déficit atteignant encore 21,0 milliards d’euros. La branche AT-MP voit son excédent s’améliorer, à 1,7 milliard d’euros. Le solde de la branche autonomie demeure excédentaire de 0,2 milliard d’euros.
En revanche, la branche famille se dégrade de 1,0 milliard d’euros, et son excédent est de 1,9 milliard d’euros en 2022. Le solde de l’ensemble des régimes vieillesse se dégrade de 2,7 milliards d’euros, tandis que celui du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) s’améliore de 2,9 milliards d’euros, atteignant -2,5 milliards d’euros en 2022.
Creusement du déficit des retraites
Le déficit global de la Sécurité sociale, plus élevé que prévu, s’explique notamment par le creusement du déficit de la branche vieillesse et par un excédent moins fort que prévu du FSV. Le déficit de la branche vieillesse s’est creusé de 800 millions d’euros, en s’établissant à 3,8 milliards d’euros. L’excédent du FSV a reculé de 500 millions d’euros par rapport aux prévisions, à 1,3 milliard d’euros.
L’excédent de la branche accidents du travail et maladies professionnelles a également été moins important que prévu, à 1,7 milliard d’euros, contre 2 milliards prévus. L’excédent de la branche famille s’est également dégradé de 700 millions d’euros par rapport aux prévisions, à 1,9 milliard d’euros. Quant à la branche autonomie, elle enregistre finalement un excédent de 200 millions d’euros, contre un déficit prévu de 400 millions d’euros.
Conclusion : Une amélioration globale malgré des déficits plus importants que prévu
Bien que le déficit de la Sécurité sociale en 2022 soit légèrement plus élevé que prévu, il est en amélioration par rapport à 2021 et a été réduit de 50 % depuis 2020.
Espérons que le législateur et l’exécutif pourront y voir de nouvelles marges de manœuvre financières à même de soutenir les revalorisations que réclament depuis des années les professions médicales et paramédicales qui exercent en ville ou à l’hôpital.
Descripteur MESH : Sécurité sociale , Sécurité , Maladie , Famille , Face , Maladies professionnelles , Vaccination , Croissance , Secteur privé , Travail , Santé , Professions , Accidents , Accidents du travail