Prescription renforcée : une nouvelle contrainte pour les pharmaciens

Prescription renforcée : une nouvelle contrainte pour les pharmaciens À la veille de l’entrée en vigueur du dispositif de prescription renforcée pour les analogues du GLP-1 (Ozempic, Trulicity...), les pharmaciens se retrouvent face à une nouvelle mesure jugée inapplicable et bureaucratique. L’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) alerte sur les incohérences du dispositif et ses conséquences sur la profession.

"À la veille de l'entrée en vigueur du dispositif de prescription renforcée visant à encadrer l'usage des analogues du GLP-1 hors indication remboursable, l'USPO alerte sur une politique déconnectée du terrain, fondée sur un empilement de contraintes administratives inapplicables."

Un dispositif flou et mal préparé

À partir du 1er février 2025, la prescription renforcée doit encadrer l’usage des analogues du GLP-1 hors indication remboursable. Cependant, cette mesure suscite de nombreuses interrogations. Les pharmaciens n’ont reçu aucune instruction claire sur son application, ce qui soulève des questions fondamentales :

  • Cette règle s’applique-t-elle uniquement aux nouvelles prescriptions ou concerne-t-elle aussi les traitements en cours ?
  • Quels documents justificatifs doivent être fournis et scannés ?
  • Quel délai est prévu pour éviter une rupture de soins aux patients ?

L’absence d’anticipation laisse les officines seules face aux incompréhensions des patients et aux risques financiers. Cette gestion chaotique souligne une nouvelle fois un décalage entre les décisions administratives et la réalité du terrain.

Une surcharge administrative qui étouffe les officines

Cette prescription renforcée s’ajoute à une série de procédures complexes récemment imposées aux pharmaciens par l’Assurance Maladie, telles que les dispositifs ASAFO et METEOR ou encore l’obligation d’utiliser la carte Vitale pour le tiers payant. Or, ces mesures sont mises en place sans harmonisation avec les outils numériques des officines, rendant leur application d’autant plus difficile.

La plateforme AMELIPRO s’apparente à un véritable dédale administratif, multipliant les exigences au détriment de l’efficacité du travail des pharmaciens. Plutôt que d’être pleinement investis dans leur mission de soins, ces derniers doivent composer avec une surcharge bureaucratique pesante et chronophage.

"Ces plateformes accumulent les contraintes sans vision d’ensemble, transformant AMELIPRO en un labyrinthe administratif inefficace."

Une alternative ignorée : l’e-prescription

Plutôt que de multiplier les mesures restrictives, l’Assurance Maladie aurait pu finaliser le déploiement de l’ordonnance électronique, devenue obligatoire depuis le 31 décembre 2024. Cependant, cette e-prescription reste incomplète et inadaptée :

  • Son interopérabilité est déficiente, les mises à jour des données étant décalées, ce qui compromet la traçabilité des traitements.
  • Son champ d’application est limité : les prescriptions hospitalières et issues de téléconsultations ne sont pas intégrées, laissant place à des dérives.

Plutôt que de corriger ces lacunes, l’Assurance Maladie multiplie des mesures palliatives qui ne font qu’alourdir la charge administrative des pharmaciens.

L’appel des pharmaciens à une réforme en profondeur

Face à cette situation préoccupante, l’USPO demande des mesures immédiates pour alléger la charge pesant sur les officines :

  • La suspension du dispositif de prescription renforcée tant que son application n’est pas clarifiée.
  • Une accélération du déploiement d’une ordonnance électronique fiable et complète.
  • Une concertation avec les pharmaciens pour simplifier et harmoniser les règles de dispensation.
  • Une interopérabilité réelle des outils numériques de l’Assurance Maladie avec les logiciels d’officine.

Pour l'USPO, les pharmaciens sont des professionnels de santé essentiels au parcours de soins, et non de simples exécutants de procédures administratives incohérentes. Le syndicat appelle les pouvoirs publics à prendre en compte leurs préoccupations pour garantir une dispensation des médicaments plus fluide et efficace, dans l’intérêt des patients comme des professionnels.

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