Professionnels de santé : 312 000 emplois créés d’ici 2030
Une étude prospective menée par France Stratégie et la Dares prévoit d’ici à 2030 une forte croissance de l’emploi dans les métiers de la santé et particulièrement pour les professions d’infirmière, de sage-femme, d’aide-soignant et de médecin.
Le rapport « Les Métiers 2030 », publié en mars 2022, offre une analyse chiffrée des perspectives des métiers à l’horizon 2030, afin de guider les politiques publiques en anticipant les besoins par secteur. Il vient d’être complété par un rapport régional qui pourrait être riche d’enseignements pour les recruteurs et les professionnels de santé concernés.
La croissance démographique et l’augmentation de la demande de soins entraîneront la création de 312 000 emplois de professionnels de santé d’ici 2030
Dans le scénario de référence retenu par l’étude, 1 million d’emplois seraient créés entre 2019 et 2030, avec 312 000 créations de postes de professionnels de santé médicaux et paramédicaux sur la même période. Parmi les métiers les plus créateurs d’emplois, on trouve les infirmières et les sages-femmes (+113 000) et les aides-soignantes (+110 000), les médecins & assimilés (+49 000). Les autres professions paramédicales, dont font partie les opticiens, les psychologues, les techniciens de laboratoires d’analyse médicale ou les kinésithérapeutes, créeraient 40 000 emplois supplémentaires d’ici 2030.
Cette croissance de l’emploi reflète la tension actuelle dans le secteur de la santé, amplifiée par la crise sanitaire, avec des besoins croissants en soins à domicile, en maternités et en services d’urgences.
Les emplois dans le domaine de l’action sociale qui visent à répondre aux besoins des personnes âgées, handicapées et des jeunes en difficulté devraient connaître une croissance, mais à un rythme moins soutenu en raison de la fin des emplois aidés et des restrictions budgétaires. Néanmoins, ces métiers devraient largement bénéficier de l’investissement dans la santé et le médico-social décidé suite à la pandémie, qui vise à revaloriser les professionnels (8 milliards d’euros) et moderniser les établissements (19 milliards d’euros). Toutefois, la persistance des craintes sanitaires liées au Covid peut continuer à avoir un impact sur ces emplois.
Quelles sont les rémunérations moyennes des professionnels de santé ?
- Infirmier(e) diplômé(e) d’État : Le salaire moyen pour un(e) infirmier(e) débutant(e) en France est d’environ 1 800 euros net par mois, et peut atteindre jusqu’à 3 000 euros net par mois pour les infirmiers les plus expérimentés.
- Sage-femme : Le salaire moyen d’une sage-femme débutante en France est d’environ 1 800 euros net par mois, et peut atteindre jusqu’à 3 500 euros net par mois pour les plus expérimentées.
- Médecin généraliste : Le salaire moyen d’un médecin généraliste débutant en France est d’environ 4 000 euros net par mois, et peut atteindre jusqu’à 8 000 euros net par mois pour les médecins les plus expérimentés.
- Médecin spécialiste : Les salaires moyens pour les médecins spécialistes en France varient en fonction de la spécialité exercée. Selon l’Assurance Maladie, le salaire moyen d’un(e) dermatologue est d’environ 140 000 euros par an, tandis que celui d’un(e) psychiatre est d’environ 100 000 euros par an.
- Kinésithérapeute : Le salaire annuel moyen d’un(e) kinésithérapeute en France était d’environ 41 000 euros en 2019, selon les données de l’Insee. Cependant, ce salaire peut varier considérablement en fonction de l’expérience, de la spécialisation et de la région.
- Psychologue : Le salaire annuel moyen d’un(e) psychologue en France était d’environ 34 500 euros en 2019, selon les données de l’Insee. Cependant, les salaires peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que l’expérience, la spécialisation et le type de contrat.
- Pédicure-podologue : Selon les données de l'Insee, le salaire annuel moyen d'un(e) pédicure-podologue en France était d'environ 31 500 euros en 2019. Un(e) pédicure-podologue débutant(e) peut s'attendre à un salaire mensuel brut d'environ 1 800 euros, tandis qu'un(e) pédicure-podologue expérimenté(e) peut gagner jusqu'à 4 000 euros brut par mois.
- Aide-soignant(e) : Le salaire moyen d’un(e) aide-soignant(e) débutant(e) en France est d’environ 1 500 euros net par mois, et peut atteindre jusqu’à 2 000 euros net par mois pour les plus expérimenté(e)s.
Ces salaires moyens peuvent varier en fonction de différents facteurs tels que le lieu d’exercice, la taille de l’établissement de santé, le niveau d’expérience, les compétences et les responsabilités liées au poste.
Les métiers d’infirmière et de sage-femme en tension
L’emploi des infirmiers et des sages-femmes est actuellement soumis à de fortes tensions dans toute la France et la situation va perdurer jusqu’en 2030 avec un grand nombre de postes à pourvoir. Cependant, on estime que ces postes pourront être pourvus grâce à l’arrivée de jeunes diplômés en provenance d’autres régions. Ainsi, la tension déjà forte devrait rester au même niveau en 2030 dans la plupart des régions, à l’exception de la Corse et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur où elle augmentera légèrement. En revanche, la tension devrait diminuer diminue en Normandie, dans les Hauts-de-France et dans les Pays de la Loire, où l’arrivée de jeunes dans le métier sera plus que suffisante pour répondre aux besoins. Dans la région Île-de-France, en dépit d’un nombre important de jeunes diplômés, la tension ne devrait pas diminuer, car une partie de ces professionnels quitteront la région pour exercer dans d’autres régions (soit environ 8 % des effectifs 2019 de ce métier dans la région).
Médecins : Avec environ 9 % de taux de mobilité, les médecins sont parmi les professions les plus mobiles en France
Des opportunités de recrutement fortes sur le littoral
Certaines régions offriront sans doute plus d’opportunités de recrutement que d’autres, en fonction de leur démographie et de leur attractivité. Toutefois, le choix de vie de nombreux individus dépend également de la qualité de l’environnement quotidien et du travail.
Les façades atlantiques et méditerranéennes de la métropole représentent une part importante de l’emploi des métiers du soin et d’aide à la personne et notamment dans l’ouest et le sud du pays. Cette forte présence est renforcée par l’attractivité de ces régions littorales pour les retraités, qui sont nombreux à y résider et à privilégier ces destinations. Cette attractivité résidentielle renforce les besoins en matière de santé et d’aide à la personne, déjà structurellement orientés à la hausse par le vieillissement de la population. Les littoraux sont également attractifs pour les professionnels exerçant ces métiers, qui ont tendance à y déménager plus souvent que dans d’autres régions où la part des plus de 65 ans est élevée, comme dans le Grand Est. Les effectifs de ces métiers, déjà nombreux dans ces régions, devraient continuer à croître d’ici à 2030.
Les perspectives d’emploi des médecins par région
Région |
Effectifs 2019 |
Créations nettes |
Créations nettes en % |
Déséquilibre |
Déséquilibre en % |
Postes à pourvoir |
Postes à pourvoir en % |
Auvergne-Rhône-Alpes |
50 |
7 |
13 % |
-1 |
-3 % |
20 |
40 % |
Bourgogne–Franche-Comté |
16 |
2 |
13 % |
0 |
2 % |
7 |
40 % |
Bretagne |
20 |
4 |
19 % |
0 |
1 % |
9 |
46 % |
Centre-Val de Loire |
13 |
1 |
10 % |
1 |
6 % |
5 |
40 % |
Corse |
2 |
0 |
9 % |
0 |
3 % |
1 |
43 % |
Grand Est |
33 |
4 |
12 % |
0 |
1 % |
13 |
40 % |
Hauts-de-France |
33 |
4 |
13 % |
0 |
-1 % |
13 |
41 % |
Île-de-France |
86 |
9 |
11 % |
2 |
2 % |
34 |
39 % |
Normandie |
18 |
2 |
10 % |
-1 |
-6 % |
7 |
38 % |
Nouvelle-Aquitaine |
37 |
5 |
12 % |
-1 |
-3 % |
15 |
41 % |
Occitanie |
37 |
4 |
11 % |
1 |
2 % |
15 |
40 % |
Pays de la Loire |
21 |
3 |
14 % |
0 |
-2 % |
8 |
40 % |
Provence-Alpes-Côte d’Azur |
34 |
4 |
12 % |
3 |
8 % |
15 |
43 % |
Les perspectives d’emploi des infirmières et des sages-femmes par région
Région |
Effectifs 2019 |
Créations nettes |
Créations nettes en % |
Déséquilibre |
Déséquilibre en % |
Postes à pourvoir |
Postes à pourvoir en % |
Niveau de tension en 2019 |
Auvergne-Rhône-Alpes |
84 |
17 |
20 % |
1 |
1 % |
35 |
42 % |
5 |
Bourgogne–Franche-Comté |
30 |
4 |
15 % |
-1 |
-2 % |
11 |
37 % |
5 |
Bretagne |
38 |
7 |
18 % |
0 |
0 % |
15 |
39 % |
4 |
Centre-Val de Loire |
23 |
4 |
18 % |
1 |
3 % |
9 |
40 % |
5 |
Corse |
4 |
1 |
30 % |
0 |
10 % |
2 |
50 % |
5 |
Grand Est |
58 |
9 |
16 % |
-2 |
-3 % |
22 |
38 % |
5 |
Hauts-de-France |
59 |
10 |
18 % |
-5 |
-9 % |
22 |
37 % |
4 |
Île-de-France |
105 |
15 |
15 % |
-1 |
-1 % |
39 |
37 % |
3 |
Normandie |
32 |
4 |
13 % |
-3 |
-10 % |
11 |
34 % |
5 |
Nouvelle-Aquitaine |
64 |
11 |
18 % |
0 |
-1 % |
26 |
40 % |
5 |
Occitanie |
66 |
12 |
18 % |
2 |
3 % |
28 |
42 % |
3 |
Pays de la Loire |
34 |
5 |
16 % |
-2 |
-7 % |
13 |
37 % |
2 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur |
56 |
11 |
19 % |
6 |
11 % |
24 |
43 % |
4 |
Les perspectives d’emploi des aides-soignants par région
Région |
Effectifs 2019 |
Créations nettes |
Créations nettes en % |
Déséquilibre |
Déséquilibre en % |
Postes à pourvoir |
Postes à pourvoir en % |
Niveau de tension en 2019 |
Auvergne-Rhône-Alpes |
98 |
20 |
20 % |
18 |
18 % |
42 |
43 % |
5 |
Bourgogne–Franche-Comté |
36 |
3 |
9 % |
2 |
6 % |
12 |
33 % |
4 |
Bretagne |
47 |
10 |
20 % |
10 |
22 % |
21 |
44 % |
5 |
Centre-Val de Loire |
31 |
4 |
13 % |
4 |
15 % |
12 |
38 % |
5 |
Corse |
3 |
0 |
14 % |
0 |
2 % |
1 |
36 % |
5 |
Grand Est |
64 |
8 |
13 % |
8 |
12 % |
24 |
37 % |
5 |
Hauts-de-France |
66 |
9 |
14 % |
6 |
10 % |
24 |
36 % |
4 |
Île-de-France |
124 |
12 |
10 % |
11 |
9 % |
40 |
32 % |
3 |
Normandie |
40 |
5 |
12 % |
5 |
13 % |
14 |
36 % |
4 |
Nouvelle-Aquitaine |
78 |
11 |
14 % |
11 |
14 % |
30 |
38 % |
5 |
Occitanie |
73 |
13 |
18 % |
15 |
20 % |
32 |
43 % |
4 |
Pays de la Loire |
48 |
6 |
11 % |
4 |
9 % |
17 |
35 % |
5 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur |
56 |
9 |
16 % |
10 |
17 % |
22 |
40 % |
4 |
Les perspectives d’emploi des autres professions paramédicales par région
Région |
Effectifs 2019 |
Créations nettes |
Créations nettes en % |
Déséquilibre |
Déséquilibre en % |
Postes à pourvoir |
Postes à pourvoir en % |
Niveau de tension en 2019 |
Auvergne-Rhône-Alpes |
57 |
7 |
11 % |
-7 |
-13 % |
18 |
31 % |
5 |
Bourgogne–Franche-Comté |
18 |
1 |
4 % |
-3 |
-18 % |
5 |
26 % |
5 |
Bretagne |
24 |
4 |
15 % |
-2 |
-8 % |
8 |
35 % |
5 |
Centre-Val de Loire |
15 |
2 |
11 % |
-2 |
-15 % |
5 |
32 % |
5 |
Corse |
3 |
1 |
21 % |
0 |
1 % |
1 |
39 % |
5 |
Grand Est |
35 |
4 |
10 % |
-8 |
-21 % |
10 |
29 % |
5 |
Hauts-de-France |
35 |
3 |
9 % |
-7 |
-21 % |
10 |
28 % |
5 |
Île-de-France |
81 |
1 |
1 % |
-14 |
-17 % |
18 |
22 % |
5 |
Normandie |
19 |
1 |
3 % |
-4 |
-21 % |
4 |
24 % |
5 |
Nouvelle-Aquitaine |
42 |
6 |
14 % |
-4 |
-9 % |
15 |
35 % |
4 |
Occitanie |
46 |
6 |
13 % |
-4 |
-8 % |
15 |
33 % |
5 |
Pays de la Loire |
25 |
4 |
18 % |
-1 |
-5 % |
9 |
37 % |
5 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur |
40 |
4 |
9 % |
-4 |
-11 % |
12 |
31 % |
5 |
En France, le secteur de la santé est en plein essor et offre de nombreuses perspectives d’emploi. Le secteur de la santé emploie 2 millions de personnes, dont 1.4 million exercent une activité de soins. Les professions médicales sont très peu touchées par le chômage, et le secteur est majoritairement occupé par des professionnels de la fonction publique. Les métiers de la santé les plus pourvoyeurs d'emploi sont les médecins, les pharmaciens, les infirmiers, les aides-soignants, les orthoptistes, les sages-femmes et les infirmières puéricultrices. Ces métiers sont très recherchés et peuvent être exercés en libéral, dans des cliniques privées ou à l’hôpital, dans des maisons de retraite, des services de soins infirmiers à domicile, des centres hospitaliers universitaires et des centres hospitaliers régionaux.
La croissance de l’emploi dans les métiers de la Santé et particulièrement celui d’infirmière et de sage-femme offre de belles perspectives pour les individus qui souhaitent s’engager dans des professions passionnantes et en tension. Ces métiers sont des métiers d’avenir, essentiels pour le bien-être et la santé de notre société. Ils offrent des perspectives d’évolution multiples liées à un contexte réglementaire, technologique et scientifique dynamique.
Face à ces enjeux, les autorités seraient bien inspirées de renforcer autant que possible l’attractivité de ces métiers, à travers des mesures de formation, de recrutement et d’amélioration des conditions de travail adaptées.
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