Information et éducation du patient : vers une synergie du pharmacien et du médecin
Le rôle du pharmacien français est à ce jour en pleine mutation, le partenariat de l'industrie avec le pharmacien se justifie dans la prise en charge de maladies chroniques comme l'asthme ou la migraine, car il est garant d'une meilleure prise en charge du patient.
Le droit de substitution accordé au pharmacien, d'après la loi de financement de la Sécurité Sociale de 1999, la convention signée avec la CNAM dans la maîtrise des dépenses de santé, la télétransmission des feuilles de soins et l'accès au RSS, ont contribué à faire du pharmacien un acteur de santé à part entière, tendant à faire de l'officine un lieu de dépistage, de prévention, d'information. Dans le cas particulier de la migraine, le patient vient directement chercher conseil à l'officine, d'où il sera éventuellement réorienté vers le médecin traitant. Dans le cas de l'asthme, c'est l'inverse, le patient arrive avec une ordonnance et c'est "une explication de texte" qui revient alors au pharmacien.
La migraine a pu être évaluée par le biais de questionnaires remis à l'officine à 7200 clients venant, soit pour un conseil, pour l'achat d'un médicament avec ou sans ordonnance. Il apparaît que 71 % de la clientèle d'un pharmacien est céphalalgique, 68 % étaient connus pour leur maux de tête, 60 % étaient des migraineux avec ordonnance et 40 % étaient de vieux "automédiqués". On remarque que 45 % d'entre eux en avaient déjà parlé à leur généraliste, au moins un an auparavant et que la persistance ou la récidive de la symptomatologie plaçait alors le pharmacien au cœur du problème. Les problématiques retrouvées mettaient en évidence une prise en charge insuffisante de la maladie, rarement reconnue comme telle, face à laquelle, malgré de nombreux traitements disponibles, les échecs conduisaient à un fatalisme des patients accompagné bien souvent d'abus médicamenteux. Dans ce contexte, il est apparu que le suivi des patients s'imposait par le biais de stratégies complémentaires d'accompagnement : le pharmacien dépiste, confie au médecin et la délivrance de l'ordonnance donne lieu à une information, une écoute attentive et une prise en charge chez le pharmacien partenaire, permettant ainsi de diminuer le handicap du migraineux.
L'asthme, problème de Santé Publique du fait de sa recrudescence particulière chez les jeunes et les enfants touche aujourd'hui 3,5 millions de français, mal contrôlés malgré des traitements efficaces et des recommandations précises. La mauvaise observance que l'on peut rendre sans hésiter responsable de ce phénomène s'explique par le fait qu'il s'agit d'une maladie récurrente justifiant un traitement de fond au long cours, mais aussi par le manque de conseils à l'utilisation des techniques d'inhalation. Une étude scientifique, pilotée par GlaxoWellcome a évalué l'impact d'une formation des pharmaciens aussi bien en officine que par des ateliers interactifs (conseiller de consulter pour l'asthme, améliorer l'observance d'un patient asthmatique, améliorer la technique d'inhalation et gérer la crise d'asthme à l'officine) et ce à un an. Les résultats sont extrêmement encourageants, les patients ainsi éduqués consultent deux fois moins en "urgence", ils ont moins recours aux broncho-dilatateurs de courte durée d'action et réduisent significativement leur consommation de corticothérapie per os et ce grâce à une prise correcte et donc a priori plus efficace.
En conclusion, il apparaît logique et indispensable que le pharmacien devienne un acteur de santé à part entière, c'est la raison pour laquelle GlaxoWellcome a réservé des "espaces pharmaciens" sur ses sites Internet : www.migraine.glaxowellcome.fr et www.respiratoire.net.
Docteur Françoise GIRARD
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