PPL Garot : médecins, internes et étudiants en grève dès le 28 avril
Une régulation jugée contre-productive
Le 2 avril, les députés ont adopté l’article 1 d’une proposition de loi transpartisane qui prévoit de conditionner l’installation des médecins dans certaines zones. Cette mesure, censée répondre à la problématique des déserts médicaux, suscite une vive inquiétude dans la profession. Le débat doit se poursuivre début mai, notamment sur l’article 4 qui propose de rétablir l’obligation de participation à la permanence des soins. Le vote final est attendu pour le 6 mai.
Mais pour les syndicats médicaux, le diagnostic posé par les parlementaires est erroné. Le communiqué des organisations souligne que « le problème n’est pas la répartition des médecins sur le territoire sinon le nombre ». En d’autres termes, la pénurie globale de professionnels de santé rend la régulation inefficace, voire nuisible.
Trois risques majeurs identifiés
Les signataires de l’appel à la mobilisation – l’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNI et ReAGJIR – mettent en garde contre une série d’effets délétères qu’aurait ce texte sur l’ensemble du système de santé :
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Une entrave à la lutte contre les déserts médicaux : « plus de 4580 communes ne pourraient plus accueillir de médecins supplémentaires si la régulation proposée était mise en place », alertent-ils, alors que ces zones sont déjà fragilisées ;
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Une menace pour les patients : la restriction de l’installation pourrait accentuer les inégalités d’accès aux soins ;
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Un désintérêt croissant pour la médecine libérale : « d’autres modalités d’exercices prospèrent et éloignent les jeunes médecins de la médecine ambulatoire, pilier fondamental de l’accès aux soins », indique le communiqué.
Ces organisations rappellent avoir formulé, depuis plusieurs années, des propositions alternatives – incitatives et structurelles – restées sans réponse. « Le temps est à l’action », écrivent-elles, face à un texte jugé dogmatique.
Une mobilisation inédite portée par l’ensemble des générations
Pour marquer leur opposition, les représentants des étudiants, internes et médecins libéraux ont annoncé une conférence de presse le 16 avril à 9h30. Celle-ci visera à présenter les modalités de la grève intersyndicale qui débutera le 28 avril. Le lendemain, une manifestation nationale réunira à Paris les différentes générations de soignants mobilisées.
Les organisateurs affirment vouloir se battre « pour défendre les patients, pour défendre la profession, et pour protéger notre système de santé ».
Sources : Communiqué intersyndical du 8 avril 2025 (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI, ReAGJIR)
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