Revalorisation : les infirmiers libéraux se mobilisent via des opérations escargots
Le lundi 12 février 2024 a marqué le début d'une série d'opérations escargot orchestrées par les infirmiers libéraux, mettant en lumière leurs revendications et la nécessité urgente de revaloriser leur profession.
15 ans de stagnation de leurs revenus
Depuis quinze ans, les infirmiers libéraux assistent à une stagnation de la rémunération de leurs actes, une situation devenue intenable face à l'inflation et à l'augmentation des charges professionnelles. Inspirés par les récentes mobilisations réussies d'autres corps de métier, comme celle des agriculteurs, ils ont décidé de recourir à des moyens d'action visibles et symboliques pour faire entendre leurs voix.
Les opérations escargot, menées dans diverses grandes villes françaises telles que Marseille, Gap, Bayonne, Bordeaux, et Dijon, ainsi que le blocage des péages annoncé pour le samedi 17 février, visent à attirer l'attention sur la précarité grandissante de leur situation. Gaëlle Cannat, présidente du Collectif des infirmiers libéraux en colère, alerte sur un avenir sombre : « 58 % des cabinets vont fermer d'ici cinq ans » si aucune mesure n'est prise (France 3).
Manifestation des infirmiers libéraux sur l'A68.
— Anne Stambach (@Anne_Stambach) February 7, 2024
Soins qui ne sont pas revalorisés depuis 2009. Un taux horaire inférieur au SMIC pour des journées de 12h. + de 150 kilomètres par jour, et des indemnités qui n'augmentent que de 25 centimes. Etc.
Nos soignants méritent mieux ! pic.twitter.com/xBpliTbYf5
Interrogée par Nice Matin, Alexandra Santini, infirmière libérale, partage les revendications de sa profession avec une vive préoccupation. Elle explique que depuis 2009, la rémunération pour leur travail n'a pas été revalorisée, malgré leurs efforts continus pour fournir les meilleurs soins possibles à leurs patients. Cette stagnation a conduit à une perte de plus de 25% de leur pouvoir d'achat. Les charges professionnelles, telles que les cotisations à l'URSSAF et à la caisse de retraite, ont explosé. De même, le coût du matériel nécessaire à leur pratique, comme les boîtes de gants, a considérablement augmenté, passant de 3,50 euros avant la pandémie de Covid-19 à dix euros aujourd'hui. Alexandra souligne également l'âge tardif de départ à la retraite fixé à 67 ans, qui se traduit souvent par une rente insuffisante, les obligeant à souscrire à des assurances complémentaires pour obtenir une pension décente.
Selon des enquêtes réalisées par le syndicat, une infirmière libérale sur deux envisage de quitter la profession, un fait qui suscite une profonde inquiétude chez Alexandra et ses collègues. La situation actuelle les contraint à travailler davantage, souvent entre douze à quatorze heures par jour, pour un revenu en diminution. Alexandra exprime un sentiment de dégoût face à cette réalité, qui érode la passion et la vocation ressenties par de nombreux professionnels du secteur.
Appel à une revalorisation urgente
Les infirmiers libéraux réclament une revalorisation de leurs actes, inchangés depuis 2009, ainsi qu'une reconnaissance de la pénibilité de leur travail.
Parmi les principales demandes figure la revalorisation de l'AMI (Acte Médical Infirmier), de l'indemnité forfaitaire de déplacement et de l'indemnité kilométrique. Ces ajustements sont considérés comme vitaux pour la survie des cabinets d'infirmiers libéraux. De plus, ils souhaitent que des soins courants, tels que la pose de bas de contention ou l’administration de collyre, leur soient rémunérés de manière juste.
La concurrence déloyale représentée par la délégation de certains actes infirmiers à d'autres professionnels de santé, tels que les pharmaciens, est également une source majeure d'inquiétude. Cette situation menace directement l'exercice et la pérennité de leur profession.
Vers une mobilisation prolongée
La détermination des infirmiers libéraux est claire : ils sont prêts à poursuivre leur mobilisation jusqu'à obtenir une audience avec le ministre de la Santé et à voir leurs revendications prises en considération. La période des vacances scolaires sera notamment mise à profit pour intensifier leurs actions et sensibiliser le grand public à leur cause.
Et demain ? pic.twitter.com/7UNX4uuzkt
— Infirmiers Libéraux en Colère (@Idelencolere) February 14, 2024
Depuis quelques temps, l'association du collectif d'Infirmiers Libéraux en Colère a rendu les adhésions (1€) accessibles à tous.
— Infirmiers Libéraux en Colère (@Idelencolere) February 4, 2024
Que vous soyez infirmier libéral, soignant ou soigné, voici le lien pour nous rejoindre.
Combien de temps encore allons nous tenir sans votre… pic.twitter.com/SJB650P6zf
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christopher smits| 16/02/2024-