La CSMF répond aux critiques de la FHF visant la médecine libérale
La Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) a vivement réagi aux déclarations de la Fédération Hospitalière de France (FHF) lors de sa récente conférence de presse. Le syndicat des médecins libéraux dénonce ce qu'il qualifie de "slogans récurrents" de la part de la FHF, à savoir la demande de plus de moyens pour l'hôpital public et de mesures coercitives pour la médecine libérale.
Des investissements massifs dans l'hôpital public sans résultats probants
La CSMF s'appuie sur un rapport de la Cour des comptes pour remettre en question l'efficacité des investissements réalisés dans le secteur hospitalier public. Selon ce rapport, 40 milliards d'euros de contributions exceptionnelles ont été alloués aux hôpitaux publics, dont 7 milliards pour des augmentations de salaires et 15 milliards pour le désendettement.
Malgré ces sommes considérables, le Dr Franck Devulder, président de la CSMF, souligne que "les problèmes de fond n'ont pas été réglés". Il cite notamment l'absence de réorganisation des gardes de nuit et de week-end, ainsi qu'une répartition inadéquate des fonds de désendettement entre les établissements.
Malgré une hausse des effectifs salariés du secteur public hospitalier de 2,7% entre 2018 et 2021, les difficultés de fonctionnement se sont accrues. Les contraintes de recrutement sur certaines fonctions, l'augmentation du taux d'absentéisme et la réticence croissante des personnels à assurer des gardes de nuit ou de week-ends sont autant de facteurs qui contribuent à ces difficultés.
La médecine libérale sous pression
En réponse aux critiques visant la médecine libérale, la CSMF met en avant plusieurs chiffres :
- Une baisse significative du nombre de médecins libéraux dans plusieurs spécialités entre 2010 et 2023, allant de -15,7% en ophtalmologie à -31,3% en rhumatologie.
- Une diminution de 16,9% des médecins généralistes libéraux sur la même période.
- Une participation accrue des médecins généralistes à la permanence des soins ambulatoires (PDSA), avec 95% des lignes assurées.
Un appel à une politique de santé ambitieuse
Face à ces constats, la CSMF demande l'ouverture d'un débat sur une politique de santé "ambitieuse, respectueuse des modalités d'exercice et garantissant aux Français un accès à un système de santé où la prévention, la qualité et la pertinence seront les maîtres mots".
Le Dr Devulder évoque l'exemple du Danemark, qui a su mener une politique de santé efficace pour améliorer l'accès aux soins. Il appelle le nouveau gouvernement, avec la récente nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, à s'inspirer de telles initiatives pour réformer le système de santé français.
En conclusion, la CSMF réaffirme son engagement pour une médecine libérale forte, tout en soulignant la nécessité d'une approche équilibrée et constructive pour relever les défis du système de santé français.
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