Déserts médicaux : l’UFC-Que Choisir prône le conventionnement sélectif pour faire le BUZZ

Déserts médicaux : l’UFC-Que Choisir prône le conventionnement sélectif pour faire le BUZZ L’ UFC-Que Choisir vient de publier une nouvelle et énième étude sur les déserts médicaux qui fait état d’une dégradation des difficultés d’accès aux soins au cours des deux dernières années. Critiquant sévèrement l'incurie de l'exécutif, l'organisation a initié une action en justice auprès du Conseil d'Etat, visant à exiger l'adoption d'une politique de conventionnement sélectif pour les médecins libéraux. Une solution simpliste et démagogique qui fait office de repoussoir auprès des étudiants en médecine et des médecins inactifs mais qui pourrait attirer de nouveaux abonnés pour le magazine Que choisir.

Un accès aux soins de plus en plus dégradé

Sans réelle surprise, l’organisation met en exergue une situation de plus en tendue sur le front de l’accès aux soins. Les raisons sont bien connues : augmentation des besoins liée à la croissance démographique et au vieillissement de la population conjuguée aux nombreux départs en retraite des médecins nés pendant le baby-boom. En 2023, 23,7 % de la population éprouve des difficultés pour consulter un généraliste ; 43,5 % pour voir un gynécologue, 45,9 % pour un pédiatre, et 38,8 % pour un ophtalmologue. Concernant les consultations au tarif conventionné, les pourcentages s'envolent, atteignant 88,4 % pour les gynécologues, 75,8 % pour les pédiatres, et 83,3 % pour les ophtalmologues.

Les médecins testés par des patients mystère

Pour mesurer de façon pratique les difficultés d'accès aux soins, les bénévoles de l'UFC-Que Choisir ont joué le rôle de "patients fictifs" afin de tester la disponibilité des généralistes à accueillir de nouveaux patients. Les résultats révèlent une situation difficile : plus de la moitié (51,5 %) des généralistes contactés refusent de prendre de nouveaux patients comme médecins traitants. Chez les ophtalmologues, 28 % n'acceptent pas de nouveaux patients, avec un délai d'attente moyen dépassant les deux mois (65 jours). L’organisation souligne que les délais d'attente chez les ophtalmologues sont plus longs lorsque ces derniers ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires.

Les observations de l’UFC-Que Choisir sont corroborées par une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée en mai dernier. Selon cette étude, en 2022, la proportion de médecins ayant à refuser des nouveaux patients en tant que médecin traitant a atteint 65%, contre 53% en 2019. De même, le pourcentage de praticiens ne pouvant plus assurer un suivi régulier de certains de leurs patients est passé de 40% en 2019 à 44% en 2022.

Des propositions simplistes et démagogiques

L'association défend principalement deux mesures : premièrement, la mise en place d'un conventionnement territorial pour les médecins, limitant leur installation dans les zones déjà bien pourvues, sauf en secteur 1 (tarif conventionné) en cas de nécessité (remplacement d'un médecin partant en retraite ou zones particulièrement déficientes en médecins en secteur 1). Deuxièmement, l'interdiction de l'accès au secteur 2 (honoraires libres), source principale des dépassements d'honoraires excessifs. Les nouveaux médecins devraient alors choisir entre exercer en secteur 1, sans dépassements d'honoraires, ou opter pour l'Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), qui régule les dépassements.

Autant de mesures qui font office de repoussoir non seulement auprès des étudiants en médecine mais aussi auprès des 84 000 médecins formés et inactifs dont une partie pourrait remettre le pied à l’étrier si les conditions d’exercice étaient un peu plus attractives.

Le 14 octobre 2022, plus de 10 000 étudiants se sont mobilisés dans les rues à travers la France pour protester contre ce type de mesures, les considérant comme mettant en danger le système de santé. Le sentiment dominant parmi les étudiants est celui de la révolte face à des solutions politiques jugées contraignantes et inefficaces pour traiter les problèmes sous-jacents du système de santé, notamment les déserts médicaux.

L’UFC-Que Choisir explique que si le conventionnement sélectif fonctionne pour certaines professions paramédicales à l’instar des kinés ou des infirmières, il pourrait de la même manière fonctionner pour les médecins libéraux. Un raccourci simpliste qui ne fait pas l’unanimité.

L’ANEMF, l’ISNAR MG et REAGJIR ont publié l’année dernière une étude qui démonte méthodiquement ce type de proposition et fait au contraire un certain nombre propositions concrètes mais relativement complexes que l’UFC QUE CHOISIR serait bien inspirée de lire avec attention.

Le président de la Fédération Française des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) estime que la fin de la liberté d'installation des médecins n'est pas une solution appropriée, principalement en raison de la décroissance démographique du corps médical. Il considère que cette mesure ne répond pas de manière adéquate aux défis posés les déserts médicaux.  « Mettre en place cette mesure radicale est contre-productive pour les médecins et va accentuer encore la pénurie », explique-t-il pour le quotidien du médecin

A la recherche du buzz médiatique

L'UFC Que choisir, dans une démarche qui frôle le théâtral, a choisi de porter plainte contre le gouvernement devant le Conseil d'État pour inaction. Une démarche vraisemblablement destinée à créer un buzz médiatique plutôt qu'à obtenir un résultat concret tant ses chances de succès se résume à peu de chose. A moins que le timing de cette publication soit destiné à exercer une certaine forme de pression dans le cadre des négociations conventionnelles ou plus prosaïquement à capitaliser sur les tensions actuelles du système de santé français pour doper les ventes du magazine de l’association.

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1 réaction(s) à l'article Déserts médicaux : l’UFC-Que Choisir prône le conventionnement sélectif pour faire le BUZZ

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    SOPHIE SUGIER| 16/02/2024- REPONDRE

    si cela se fait, 80% des médecins ne snstalleront jamais , salariat en clinqiue ou centres avec limitation des heures/nombres de patients vus par heure ;le plus grand désert c'est lilde de frnce= immobilier trop cher, circulation difficile, population consumériste et désagréable(et je parle pas de ame/cmu) ,climat mauvais , frais de garde d'enfants chers etc , 2) =paris , 3° marseille , le rural c'est en 8° place et encore des régions ou il fait bon vivre avec une famille ou en tant que sénior on plsude médecins mais la on a les années Hollande , 3000° étudiants acceptés en 2) années presque 4 ans de suite + 1 année en sus au lieu de brider et limiter a -6 mois - les plus de 55 ans ont été formés entre 7 et 8ans , et réprésentent 60% des Mg :du ridicule

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