La dissonance persistante entre l’exécutif et les praticiens hospitaliers
Action Praticiens Hôpital (APH) lance un cri d’alarme sur la situation critique du dialogue social avec les praticiens hospitaliers et souligne le manque de sincérité de l’exécutif. Ce qui résonne avec plus de force le jour même où certains syndicats de médecins libéraux dénoncent la tartuferie et le populisme de la classe politique.
La façade fissurée de l’engagement gouvernemental
Malgré des mois marqués par une tension sociale sans précédent, surtout autour de la réforme des retraites, et en dépit d’une démonstration apparente de la part du gouvernement d’une volonté d’engager le dialogue avec les syndicats sur les questions de travail et de salaires, on note un manque criant de changement dans la façon dont l’exécutif gère la situation. C’est le report des sessions de négociations initialement prévues les 15 et 16 mai avec les représentants des praticiens hospitaliers qui vient appuyer cette impression de stagnation. Ce report, dû à un manque de mandat et donc de financement de la part de la DGOS, est perçu comme le dernier exemple d’une série de déceptions.
Le lancement du plan « Ma Santé 2022 » en 2018, suivi d’une pandémie qui a épuisé l’hôpital public et ses professionnels, ainsi que les récents discours présidentiels à l’intention des acteurs de la santé, avaient suscité l’espoir d’une certaine authenticité dans l’action et la méthode du gouvernement. Toutefois, l’APH constate avec regret que ces espoirs ont été déçus.
Une situation insoutenable pour les praticiens hospitaliers
Depuis des semaines, l’APH échange avec leur administration de tutelle sur des questions primordiales telles que les salaires, la permanence des soins, les conditions d’exercice et la gouvernance. Le tout dans un contexte de désertification médicale hospitalière et de tentatives de contrôle de l’intérim médical, générant des disparités majeures entre les différentes modalités d’exercice sur les rémunérations et les contraintes. La DGOS semble convaincue de la nécessité de valoriser et de reconnaître l’implication des praticiens hospitaliers, universitaires ou non, mais cela n’a pas suffi à convaincre l’ensemble des autres ministères en charge du budget de la sécurité sociale et de l’ONDAM hospitalier.
Les praticiens hospitaliers, dont font partie les médecins, pharmaciens et odontologistes, sont à bout. Ils ne peuvent plus continuer à subir cette dégradation incessante de leurs conditions de travail et de leur niveau de vie au nom de l’équilibre budgétaire de l’ONDAM. Ils se trouvent ainsi piégés dans un système de santé qui les marginalise de plus en plus.
Aujourd’hui, le recrutement est une concurrence féroce. Non seulement avec le secteur privé, mais aussi avec d’autres établissements publics qui proposent, pour contourner les nouvelles règles sur l’intérim, des contrats de praticiens contractuels plus attractifs que le statut de praticien hospitalier.
Un appel à l’action urgent
Face à cette situation, l’APH a cosigné une lettre avec l’ensemble des intersyndicales, exprimant leur incompréhension et demandant au ministre de la Santé et de la Prévention de maintenir l’agenda social prévu. Ils demandent également à la Première Ministre de s’attaquer à ce sujet interministériel et de prendre les décisions nécessaires pour faire avancer ce dossier, conformément à ses engagements en matière de dialogue social et de pouvoir d’achat.
Dans son discours de janvier dernier, le Président de la République a déclaré : « le diagnostic est fait mais le traitement n’est manifestement pas suffisant ! » Les praticiens hospitaliers attendent désormais ce traitement et ne se laisseront pas pousser vers des soins palliatifs sans réagir.
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