Souffrance des soignants : une réalité alarmante en occitanie

Souffrance des soignants : une réalité alarmante en occitanie Une récente enquête menée par l'interURPS d'Occitanie révèle une situation préoccupante concernant la santé mentale des professionnels de santé libéraux dans la région. Cette étude, réalisée au printemps 2024, met en lumière un mal-être croissant chez les soignants, notamment chez les masseurs-kinésithérapeutes .

L'enquête, qui a recueilli 2 237 réponses entre le 19 mars et le 15 avril 2024, s'est intéressée au niveau de bien-être global des professionnels de santé dans leur vie professionnelle et personnelle. Les résultats, particulièrement alarmants pour les masseurs-kinésithérapeutes, révèlent une situation critique :

  • 36 % des interrogés se sentent isolés
  • 22 % envisagent sérieusement d'abandonner leur profession
  • 7 % prennent des anxiolytiques pour faire face à leur situation
  • 14 % ont déjà eu des pensées suicidaires
  • 23 % déclarent ne pas se sentir heureux

Plusieurs facteurs sont mis en avant pour expliquer cette détresse psychologique chez les soignants :

  • Usure physique
  • Rémunération jugée insuffisante
  • Cadence de travail effrénée
  • Pression administrative croissante
  • Incivilités et actes de violence de la part de certains patients
  • Déficit d'image de la profession
  • Perte de l'estime de soi

Face à ces résultats préoccupants, les responsables de l'enquête tirent la sonnette d'alarme. Sébastien Tessuto, référent de l’inter-URPS pour les questions de souffrance des soignants, souligne l’inquiétude face aux résultats : “Les témoignages de détresse sont de plus en plus nombreux, et les symptômes vont de l’anxiété aux idées suicidaires, avec certains soignants déclarant même une perte de l’estime de soi.” Cette situation est d’autant plus préoccupante que 40 % des répondants estiment ne pas avoir le droit, en tant que soignants, d’exprimer leur propre souffrance.

Patrick Saut, président de l’URPS Masseurs-Kinésithérapeutes d’Occitanie, alerte sur les conséquences de cette souffrance pour la qualité des soins et la pérennité des services de santé. Il rappelle l’importance d’une santé mentale équilibrée pour assurer des soins de qualité : « Il n’y a pas de santé sans santé mentale. Le malaise des soignants doit être pris au sérieux, car il menace la continuité et l’accessibilité des soins pour la population. »

Cette enquête régionale intervient dans un contexte où le gouvernement semble vouloir faire de la santé mentale une priorité. Le Premier ministre Michel Barnier a en effet annoncé son intention de faire de la santé mentale la « grande cause nationale » de l'année 2025 .

Cependant, le paradoxe demeure : 40 % des soignants interrogés estiment ne pas avoir le droit d'exprimer leur souffrance en tant que professionnels de santé. Cette situation risque d'aggraver la crise de la santé mentale en France, où déjà 13 millions de personnes souffrent de troubles psychiques et psychiatriques en 2024 .

L'enquête menée en Occitanie met en lumière l'urgence d'agir pour préserver la santé mentale des soignants.

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