Les violences envers les médecins en hausse de 27% en 2023
L'Observatoire de la sécurité des médecins du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) a publié son rapport annuel, révélant une augmentation préoccupante des agressions envers les praticiens en France pour l'année 2023.
Un bond significatif des incidents déclarés
Le nombre de déclarations d'incidents a connu une hausse sans précédent de 27 % par rapport à 2022, atteignant 1 587 cas en 2023[1]. Cette augmentation est d'autant plus alarmante qu'elle s'inscrit dans une tendance à la hausse observée depuis plusieurs années, avec une accélération notable depuis 2021[1].
Profil des victimes et nature des agressions
Les médecins les plus touchés
Les médecins généralistes demeurent les principales cibles, représentant 64 % des victimes déclarées[1]. Viennent ensuite les ophtalmologues (4 %), les psychiatres (3 %) et les gynécologues-obstétriciens (2 %)[1].
Répartition géographique
Les départements les plus affectés sont :
- Paris (75)
- Bouches-du-Rhône (13)
- Nord (59)
- Seine-Saint-Denis (93)
- Val-de-Marne (94)[1]
Types d'agressions
La majorité des incidents rapportés sont des agressions verbales et des menaces (70 %), suivies par le vandalisme (11 %) et les vols ou tentatives de vol (10 %)[1]. Les agressions physiques représentent 9 % des cas déclarés[1].
Contexte et motifs des agressions
Lieu des incidents
La plupart des agressions se produisent dans les cabinets médicaux (60 %), suivis par les établissements de soins (22 %)[1].
Profil des agresseurs
Dans 60 % des cas, l'agresseur est le patient lui-même, tandis que dans 17 % des situations, il s'agit d'un accompagnant[1].
Motifs des agressions
Les principaux motifs invoqués sont :
- Reproches concernant la prise en charge (31 %)
- Refus de prescription (20 %)
- Temps d'attente jugé excessif (14 %)
- Falsification de documents (8 %)[1]
Conséquences sur l'exercice médical
Les conséquences de ces agressions sont non négligeables :
- 6 % des incidents ont entraîné un arrêt de travail[1]
- 12 % des médecins victimes ont porté plainte[1]
- 30 % ont signalé l'agression aux forces de l'ordre[1]
Mesures et recommandations
Face à cette situation, le CNOM préconise plusieurs actions :
- Encourager systématiquement le dépôt de plainte
- Renforcer la formation des professionnels de santé à la gestion des conflits
- Améliorer la sécurité des lieux d'exercice
- Sensibiliser le public au respect dû aux soignants
Le Dr François Arnault, président du CNOM, souligne l'urgence de la situation : « Ces chiffres sont inacceptables. Nous devons agir collectivement pour protéger ceux qui nous soignent. »[1]
Cette recrudescence des violences envers les médecins soulève des questions sur les tensions croissantes dans le système de santé français. Il est essentiel que tous les acteurs, des autorités aux patients, se mobilisent pour garantir un environnement de travail sûr et respectueux pour les professionnels de santé.
Références :
Descripteur MESH : Médecins , Conseil , Sécurité , France , Santé , Accélération , Environnement , Soins , Travail , Nature , Médecins généralistes , Patients , Cabinets médicaux