TDAH : la HAS publie de nouvelles recommandations pour une meilleure prise en charge
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est classé parmi les troubles du neurodéveloppement (TND), touchant environ 5 % des enfants et adolescents dans le monde. Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont essentiels pour limiter les conséquences psychologiques, sociales et scolaires de ce trouble. Cependant, l’accès aux soins reste souvent difficile. Face à ce constat, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié de nouvelles recommandations visant à améliorer le diagnostic et la prise en charge des enfants et adolescents atteints de TDAH. Elle appelle également à élargir l’offre de soins, en permettant à davantage de professionnels d’intervenir. Des recommandations pour les adultes sont prévues d’ici la fin de l’année 2025.
Diagnostic et accompagnement du TDAH : les enjeux
Le diagnostic du TDAH repose sur l’identification de symptômes d’inattention, parfois associés à de l’hyperactivité et de l’impulsivité, qui persistent dans le temps et affectent négativement la vie scolaire, sociale et familiale de l’enfant. Si un diagnostic précoce permet de limiter ces impacts, il reste souvent complexe à établir.
C’est dans ce cadre que la HAS, saisie par la Délégation interministérielle aux TND et l’association de patients HyperSupers-TDAH France, a élaboré des recommandations pour améliorer le diagnostic et l’accompagnement des jeunes patients. Ces nouvelles directives complètent celles de 2015 qui portaient sur le dépistage et le suivi des enfants atteints de TDAH par le médecin généraliste.
Le diagnostic nécessite un entretien approfondi avec l’enfant et ses parents pour évaluer différents aspects de son développement (neurologique, psychomoteur, affectif, etc.). Il inclut également un examen clinique et une collecte d’informations auprès de l’entourage scolaire et familial de l’enfant. L’accompagnement privilégie des interventions non médicamenteuses comme la psychoéducation, qui aide l’enfant et sa famille à mieux comprendre le trouble. Un traitement médicamenteux peut être envisagé en complément, selon la gravité des symptômes.
Les échanges entre le professionnel de santé, l’enfant et ses parents sont cruciaux pour choisir ensemble les interventions les plus adaptées et garantir une bonne adhésion au projet thérapeutique. La HAS met à disposition des professionnels des outils pratiques, notamment des arbres décisionnels pour guider le choix des interventions, ainsi que des fiches détaillant le diagnostic et le suivi médicamenteux.
Vers un meilleur accès aux soins pour le TDAH
En France, le nombre de professionnels capables de diagnostiquer et traiter le TDAH est insuffisant, entraînant des délais d’attente prolongés. Actuellement, seuls les pédiatres, psychiatres et neurologues sont habilités à poser un diagnostic et à initier un traitement médicamenteux. Pour pallier cette insuffisance, la HAS recommande d’élargir ces compétences à d’autres médecins, notamment les généralistes. Ces derniers suivraient une formation spécialisée et diplômante, en lien avec les Collèges nationaux professionnels concernés.
Le rôle de la télémédecine dans la prise en charge
La télémédecine pourrait également jouer un rôle clé dans l’amélioration de la prise en charge du TDAH. Bien que le diagnostic initial nécessite au moins une consultation en présentiel pour l’examen clinique, la téléconsultation pourrait faciliter le suivi à distance des patients. La HAS encourage également le recours aux téléconsultations assistées, durant lesquelles un professionnel de santé ou un psychologue accompagne l’enfant et sa famille, apportant ainsi un soutien au médecin spécialisé.
La HAS organisera le 5 novembre prochain un webinaire intitulé « Rendez-vous des bonnes pratiques », destiné à tous les professionnels concernés, pour approfondir ces nouvelles recommandations.
Ces mesures visent à renforcer les compétences des professionnels de santé et à améliorer l’accès aux soins pour les enfants et adolescents souffrant de TDAH, en réduisant les inégalités territoriales et en optimisant le parcours de soin.
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