Le remboursement des consultations chez les psychologues libéraux doit être généralisé dès que possible estime la Cour des comptes
Selon un rapport publié le 16 février dernier, la Cour des comptes est favorable au remboursement des consultations chez les psychologues libéraux à condition qu’elles aient été prescrites par le médecin traitant. Elle préconise également de réserver l’accès aux Centres Medico Psychologiques (CPM) aux troubles les plus graves.
Une filière inefficace qui a besoin d’une meilleure gradation des soins
Pour la Cour des comptes, les « pertes d’efficacité » de la filière des soins psychiatriques sont évidentes. Elle constate que les hospitalisations sont de plus en plus nombreuses (340 000 en 2018) mais souvent « inadéquates » ou même « sous contraintes », « trop longues » et surtout sans suivi ni continuité des soins à la sortie de l’hôpital. En ambulatoire, la demande explose avec 2,1 millions de personnes en 2018, ce qui sature les CMP et allonge de manière interminable les délais de prise en charge alors qu’au moins un tiers des patients pourrait tout à fait être pris en charge en première ligne par un psychologue libéral.
Pour l’institution, le bilan de la filière n’est pas bon. Chaque année 15 milliards d’euros sont dépensés à l’hôpital et 400 millions d’euros en médecine de ville pour une prise en charge trop souvent peu efficace, mal orientée, inadaptée incluant des surprescriptions médicamenteuses, des hospitalisations non pertinentes et des difficultés d’accès aux soins.
Pour rémédier à cette situatio, la Cour préconise une meilleure gradation des soins et la généralisation « dès que possible » de l’expérimentation du remboursement des consultations chez le psychologue libéral sur prescription du médecin traitant. Ce parcours de soins est testé depuis deux ans dans 4 départements.
« une opportunité pour améliorer l’accès aux soins psychiques » pour l’IGAS en 2018
Il est limité aux majeurs de moins de 60 ans qui présentent des troubles légers ou modérés et n’ayant pas eu d’arrêt de travail de plus de six mois. Les victimes d’addictions, les personnes avec des idées suicidaires et les patients avec des troubles psychotiques sont exclus du dispositif.
Après évaluation le médecin doit solliciter l’accord des CPAM pour pouvoir prescrire 10 séances chez un psychologue. L’avis d’un psychiatre est nécessaire au-delà de 10 séances.
L’accès aux CPM serait réservé aux patients qui nécessitent les prises en charge les plus lourdes avec là encore un rôle d’aiguilleur dévolu au médecin traitant.
La Cour des comptes estime à 85 millions d’euros par an la généralisation de cette expérimentation.
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