Pour l’AMUF, la crise aux urgences s’aggrave
L’Association des Médecins Urgentiste de France (AMUF) constate avec effarement l’effondrement de l’hôpital public et plus particulièrement des services d’urgence. Après avoir voulu fermer les hôpitaux de proximité, ce sont aujourd’hui les hôpitaux de référence y compris les CHU qui ne sont plus en capacité d’assurer l’accueil des patients en urgence dans de bonnes conditions.
Les exemples de Saint-Nazaire et de Grenoble qui ont été obligés de fermer brutalement leurs urgences, car ils n’avaient plus aucune capacité d’accueil et d’hospitalisation montrent l’ampleur de la crise actuelle avant même l’arrivée de l’épidémie de grippe annuelle.
Les propositions avancées par la ministre sont aujourd’hui complètement inadaptées. D’une part les moyens supplémentaires demandés par l’ensemble des hospitaliers ne sont pas au rendez-vous avec le plan de financement de la sécurité sociale, très en dessous des besoins notamment pour créer les postes nécessaires au bon fonctionnement des services. Pour exemple la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux n’améliorera pas la situation, car les hôpitaux vont rester en déficit et recréer de la dette. De plus, la faiblesse des salaires et la dégradation des conditions de travail entraînent une baisse de l’attractivité de nos métiers et une fuite des professionnels ainsi que des difficultés de recrutement dans les écoles formant l’ensemble de notre personnel soignant, en particulier les infirmières.
La ministre nous renvoie à des mesures de réorganisation, mais que nous propose-t-elle ?
Pour les services d’urgences, la fermeture du SMUR ou de l’accueil en horaires de nuit ne permettra plus d’assurer un délai d’accès de trente minutes pour garantir la sécurité des patients.
Pour les SAMU, il s’agit de les regrouper en dix mégacentres de régulation suprarégionaux alors que la problématique prioritaire est de mieux coordonner SAMU, Pompiers et médecine de ville au niveau départemental. De nouveau, il s’agit de regrouper pour faire des économies, car dans la logique de nos gouvernants 1 plus 1 doit toujours faire moins que 2.
L’AMUF avec l’intersyndicale associant les collectifs Inter Urgences et Inter Hôpitaux demande un véritable Grenelle des urgences et de l’hôpital pour éviter l’effondrement de l’hôpital public. L’AMUF participera à toutes les mobilisations en cours et notamment à la grande journée d’action prévue en février.
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