Infirmière en pratique avancée : Le Haut Conseil des Professions Paramédicales vote contre le projet de décret
Le projet de décret du gouvernement concernant le métier d'infirmière en pratique avancée (IPA) fait l'unanimité de la profession infirmière contre lui. Après avoir déçu les syndicats et l'ordre, c'était au tour du Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP) de rendre son avis consultatif le 17 mai dernier sur le sujet. Sans surprise, il a voté contre à une large majorité de 14 sur 19 votes.
Après une phase de concertation initiée au mois de mars avec les représentants des médecins et des infirmiers, le gouvernement avance prudemment sur le chemin de la publication du décret d'application du statut d'infirmière en pratique avancée qui rappelons-le a été institué dans la dernière loi santé. Il a donc sollicité l'avis consultatif du Haut Conseil des Professions Paramédicales qui clairement a retoqué le projet gouvernemental.
Les griefs des infirmières sont désormais bien connus : écartées des soins de premier recours, les IPA seraient de surcroît enserrées dans un mode d'exercice trop rigide et surtout privées de l'autonomie et des consultations qu'on leur avait pourtant promises.
L'Ordre national des infirmiers déplore le recul progressif des textes par rapport aux intentions premières et dénonce une forme d'hypocrisie.
«Les IPA feront tout de même des consultations et les IPA n’agiront pas dans le cadre de protocoles parce que ces protocoles ne seront pas écrits par les médecins ni par personne d’autre. L’encre du décret sera à peine sèche que déjà il ne sera pas respecté. Pour faire plaisir aux lobbys, on crée donc des textes fictifs qui ne sont pas en phase avec la réalité des besoins des patients. »
Amer, le président de l'ONI s'oppose résolument à une «vision rétrograde, passéiste et pusillanime de notre système de santé. »
De son côté La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) , s'interroge sur la cohérence de la proposition d'Agnès BUZYN, eu égard au projet bien plus ambitieux qu'elle portait concernant les IPA dans le cadre du plan cancer. Elle dénonce une France qui se détourne des données probantes et enquêtes reconnues internationalement, démontrant la qualité des soins et de l’accompagnement dans le parcours de soins des patients permis par les sciences infirmières. Elle rappelle que l’IPA, par définition, est censé représenter un professionnel à haut niveau de raisonnement clinique.
En dépit de cette opposition unanime de la profession infirmière, le décret devrait passer dans les jours qui viennent devant le conseil d'état avant d'être publié au journal officiel au mois de Juin.
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