Médecin mercenaire à l'hôpital : le gouvernement siffle la fin de la récré
Selon le député Olivier Véran, le recrutement des médecins intérimaires à l'hôpital représenterait un surcoût de l'ordre de 500 millions d'euros par an, soit environ 3 fois leur déficit cumulé. C'est pour limiter les dépenses publiques et certains abus que le gouvernement a décidé de plafonner la rémunération des praticiens intérimaires via un article de sa loi santé.
Ce qui n'était qu'un épiphénomène il y a quelques années se serait transformé pour certains en un business de mercenaires, alimenté par des agences d'intérim souvent étrangères.
En moyenne un médecin intérimaire est payé 650 euros nets la journée, 1 300 € la garde. A ces frais fixes, il convient d'ajouter les frais de transport, d'hébergement et de bouche, ainsi que des indemnités de congés payés ou de précarité. Au final pour un hôpital, recourir à un intérim médical multiplie par trois son coût de personnel.
Or la pratique se serait largement développée ces dernières années et ce n'est pas moins de 6 000 médecins, qui selon le député Véran, refusent systématiquement les postes de titulaire et seraient employés de façon temporaire à des coûts jugés prohibitifs pour les finances publiques.
Il faut dire que face à un marché de l'emploi médical très tendu, les recruteurs sont parfois prêts à tout pour garantir la continuité des soins et éviter la fermeture d'un service. Certains médecins en profitent et font même monter les enchères pour obtenir des rémunérations allant jusqu'à 15 000 euros par mois ou encore 3000 euros les 24 heures pour un intérim en pédiatrie.
Pour éviter ces abus et encadrer ces pratiques, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes, dans sa loi de modernisation du système de santé : "Le montant journalier des dépenses susceptibles d’être engagées par praticien par un établissement public de santé au titre d’une mission de travail temporaire [...] ne peut excéder un plafond dont les conditions de détermination sont fixées par voie réglementaire".
La loi ne précise pas si les mêmes obligations incomberont aux établissement privés à défaut de quoi, une pénurie d'intérimaire dans le secteur public est probablement à redouter.
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