Travail de nuit et augmentation du risque de cancer du sein

Les femmes qui travaillent surtout de nuit ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein, comparé à celles qui travaillent de jour. Plus cette durée est importante, plus le risque augmente. C’est le résultat d’une étude danoise à paraître dans le numéro de janvier de la revue Epidemiology.

Les horaires de travail irréguliers incluant le travail de nuit ont de graves répercussions psychologiques et physiologiques.

Le Dr J. Hansen de l’Institute of Cancer Epidemiology à Copenhague a conduit une étude cas-témoin basée sur la population, visant à étudier le risque de cancer du sein parmi les femmes âgées de 30 ans à 54 ans et qui travaillaient surtout de nuit.

A partir du registre national danois, l’auteur a pu dressé l’historique professionnel de 7035 femmes souffrant d’un cancer du sein.

Le risque (odds ratio) période d’induction de 5 années a été calculé en tenant compte du statut socio-économique, de l’âge à la naissance du premier et du dernier enfant, et du nombre d’enfants.

L’étude montre que le risque de développer un cancer du sein parmi les femmes qui travaillent de nuit au moins la moitié de l’année est 1,5 fois plus important (odds ratio =1,5 ; IC 95 % = 1,2-1,7), comparé à celles qui travaillent de jour. De plus l’auteur a observé que le risque avait tendance à augmenter avec l’augmentation de la durée de travail de nuit.

Certaines études ont montré que les travailleurs de nuit avaient plus tendance que les autres à consommer de l’alcool, un facteur de risque connu pour le cancer du sein. Le Dr Hansen pense que l’exposition à la lumière artificielle supprime la production de mélatonine, hormone produite de nuit. Or certaines études suggèrent qu'une concentration faible de celle-ci favoriserait la croissance de cellules cancéreuses du sein, ou la production d’œstrogènes qui augmenterait également ce risque.

Source : Epidemiology 2001 ; 12 : 74-77