Diabète de type 1 : le GABA offre un espoir de traitement simple, bon marché et efficace.
Des chercheurs de l' Institut de biologie Valrose (Inserm/CNRS/Université de Nice Sophia Antipolis) ont démontré dans la revue Cell que l'acide γ-aminobutyrique, (GABA), un neurotransmetteur produit naturellement mais aussi industriellement sous forme de complément alimentaire pouvait provoquer la régénération des cellules β pancréatiques dont la fonction est de sécréter de l'insuline afin de réguler la glycémie. En validant partiellement cette découverte chez l'homme, c'est un nouvel espoir de traitement qui est offert aux millions de patients souffrant du diabète de type 1.
La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans était de 8,5% en 2014 soit environ 422 millions de cas selon l'OMS. Le diabète de type 1, qui représente 10 à 15 % de ces cas, s'explique par une destruction progressive et d'origine auto-immune des cellules β pancréatiques. La régénération de ces cellules constitue un axe de développement majeur pour la mise au point de traitement adapté.
Les chercheurs avaient déjà montré qu'il était possible de convertir les cellules alpha pancréatiques , qui secrète du glucagon, en cellules béta, en activant le gène Pax4. Comme il n'est pas possible d'agir sur le patrimoine génétique d'un être humain, une autre voie devait être trouvée.
Dans cette nouvelle étude, Patrick Collombat et son équipe, sont parvenus au même résultat en utilisant de 3 façons différentes l'acide γ-aminobutyrique, souvent abrégé en GABA qui est un neuromédiateur présent de façon naturelle et abondante dans le cerveau mais aussi disponible dans le commerce sous forme de compléments alimentaires.
D'abord en introduisant cette molécule dans le pancréas des souris, une transformation continue mais contrôlée des cellules alpha en cellules béta a pu être observée. Les cellules béta nouvellement créées ont été à même de soigner plusieurs fois un diabète provoqué chimiquement.
Les chercheurs ont ensuite prélevé sur l'homme des ilots de Langerhans contenant à la fois des cellules alpha et beta pour les mettre en culture pendant 14 jours en présence de GABA. Le nombre de cellules alpha a chuté de 37% tandis que celui de cellules béta augmentait de 24%.
Enfin, des résultats similaires ont également été obtenus en transplantant l’équivalent de 500 ilots de Langerhans humains chez des souris qui recevaient dans leur alimentation une supplémentation quotidienne en GABA pendant un mois.
Suffira-t-il de s'acheter une boite de GABA à 25 € pour guérir du diabète de type 1 ? Prudence est mère de sureté et même si cette étude offre la promesse d'un traitement efficace, simple et bon marché du diabète de type 1, des essais cliniques de la plus grande rigueur devront être mis en œuvre pour confirmer cette découverte sur des cas cliniques réels. Ce n'est qu'à l'aune de ces résultats que le GABA pourrait rejoindre l'arsenal thérapeutique officiel contre le diabète de type 1.
Dans cette attente, les médecins traitants seraient bien inspirés de veiller à ce que leurs patients ne fassent pas n'importe quoi avec le GABA si facilement accessible mais relativement toxique en cas de surdosage.
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