Cure51 et l’AP-HP unissent leurs forces contre le cancer

Cure51 et l’AP-HP unissent leurs forces contre le cancer La startup française Cure51 a annoncé une collaboration avec l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), le plus grand centre hospitalier universitaire d’Europe. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’étude clinique Rosalind, qui vise à analyser la biologie des survivants exceptionnels du cancer, en se concentrant initialement sur le cancer du pancréas.

Une collaboration stratégique pour une recherche d’envergure mondiale

L’étude Rosalind se distingue par son approche internationale et multidisciplinaire. Contrairement aux recherches classiques, qui se concentrent sur un unique type de cancer ou une population restreinte, cette étude implique plus de 40 pays et intègre des centres spécialisés au Royaume-Uni, en France et ailleurs dans le monde. Cette collaboration permettra une comparaison élargie des profils biologiques des survivants exceptionnels.

Cinq hôpitaux de l’AP-HP — La Pitié-Salpêtrière, Paul-Brousse, Beaujon, Henri-Mondor et Saint-Antoine — fourniront des données cliniques, des échantillons tumoraux et du matériel biologique de patients ayant survécu à un cancer du pancréas métastatique. En parallèle, huit centres spécialisés britanniques, notamment au Cambridge University Hospitals NHS Trust, participeront à l’étude. L’objectif est d’analyser plus de 1 000 patients et de comparer leurs données génétiques et biologiques afin d’identifier les clés de ces survies prolongées.

Dans le cadre de cette collaboration, Cure51 effectuera le séquençage des tissus tumoraux et partagera les résultats avec les hôpitaux partenaires. Cette approche vise à enrichir la recherche scientifique et à améliorer la prise en charge des patients en temps réel.

Le cancer du pancréas et d’autres formes agressives de la maladie

Le cancer du pancréas est l’un des plus redoutables. En 2023, 16 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France et 495 000 dans le monde en 2020. Avec un taux de survie à cinq ans d’environ 3 % en cas de diagnostic à un stade avancé, les options thérapeutiques restent limitées. La chirurgie est souvent la seule solution curative, mais elle n’est possible que pour 15 à 20 % des patients en raison du diagnostic tardif. La chimiothérapie et la radiothérapie sont les autres alternatives, souvent palliatives.

L’étude Rosalind ne se limite pas au cancer du pancréas. Elle s’intéresse aussi à deux autres cancers particulièrement agressifs :

  • Le glioblastome, une tumeur cérébrale pour laquelle les traitements actuels offrent peu de solutions durables.
  • Le cancer bronchique à petites cellules métastatique, qui présente un taux de survie très faible.

Comprendre la résistance plutôt que la maladie

Contrairement aux recherches classiques qui étudient les causes du cancer, Rosalind adopte une démarche inversée : analyser les raisons pour lesquelles certains patients survivent contre toute attente. Cette approche pourrait non seulement expliquer ces cas rares, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Des avancées similaires ont déjà été observées dans d'autres cancers. Par exemple, l'étude des patients atteints d'un mélanome avancé ayant répondu de manière exceptionnelle aux immunothérapies a permis d'identifier certains biomarqueurs prédictifs de réponse aux traitements, facilitant ainsi le développement de nouvelles approches thérapeutiques ciblées.

Katherine Webster, une survivante d’un glioblastome diagnostiqué en phase terminale, participe à l’étude au Royaume-Uni. Après chirurgie et traitements, son cancer a complètement disparu. « Ce qui m’a frappée, c’est que l’étude ne cherche pas à comprendre pourquoi on tombe malade, mais pourquoi on survit. Cette approche est révolutionnaire », témoigne-t-elle.

Vers une médecine personnalisée et de nouveaux traitements

L’AP-HP mise sur les startups pour dynamiser la recherche médicale et intégrer l’innovation technologique aux soins. L’apport de la TechBio, en combinant big data et intelligence artificielle, permet d’analyser de vastes ensembles de données, d’affiner les diagnostics et d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.

Grâce à des partenaires comme 10xGenomics et Unicancer, Cure51 investira les 15 millions d’euros levés dans :

  • L’extension de sa base de données multimodale pour intégrer davantage de patients et de types de cancers.
  • Le séquençage avancé des tumeurs pour identifier les signatures biologiques des survivants exceptionnels.
  • Le développement de nouvelles cibles thérapeutiques, ouvrant la voie à des traitements plus efficaces.

Éradiquer certains cancers d’ici 20 ans

Pour Nicolas Wolikow, cofondateur de Cure51, cette étude pourrait être un tournant décisif dans la lutte contre le cancer. « Si nous parvenons à comprendre et à reproduire ces mécanismes biologiques propres aux survivants exceptionnels, nous pourrions les appliquer à l’ensemble des patients et ainsi éliminer certains cancers d’ici 20 ans », affirme-t-il.

Avec une vision innovante et des collaborations stratégiques à l’échelle mondiale, Cure51 poursuit sa mission : décrypter les mécanismes de survie des patients hors normes et ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

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