Face à une augmentation des cas de rougeole, la France se mobilise

En prévision de l'accueil des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, la France fait face à une recrudescence notable des cas de rougeole, phénomène également observé à l'échelle européenne. Santé publique France, intensifie sa vigilance quant à l'évolution de la situation épidémiologique. Dans ce contexte, la vaccination apparaît comme le rempart le plus solide pour endiguer la diffusion du virus.

Une hausse préoccupante des cas post-COVID-19.

Depuis l'année 2022, et plus encore tout au long de 2023, l'Europe et le monde ont été témoins d'une multiplication des flambées épidémiques de rougeole. Cette tendance est imputable à un affaiblissement de la couverture vaccinale observé dans le sillage de la pandémie de COVID-19. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a exprimé son inquiétude face à cette propagation accélérée, avec une augmentation de plus de 79% des cas enregistrés en 2023 par rapport à l'année précédente. La France, quant à elle, a vu les cas de rougeole se multiplier par huit en 2023 par rapport à 2022, révélant l'existence de segments de la population particulièrement vulnérables au virus.

La nécessité d'un diagnostic et d'une déclaration rapides.

Dans ce contexte alarmant, la détection précoce de la rougeole et la déclaration obligatoire des cas prennent une importance capitale. Santé publique France souligne l'augmentation des délais de signalement des cas suspects depuis le début de la pandémie de COVID-19. Face à la haute contagiosité de la rougeole, il est impératif que les professionnels de santé communiquent sans délai les suspicions de cas aux autorités sanitaires. Ce processus est essentiel pour l'élaboration de stratégies de prévention ciblées et efficaces.

La vaccination: pierre angulaire de la prévention.

La stratégie de vaccination contre la rougeole repose sur une couverture vaccinale élevée, notamment chez les nourrissons grâce à l'obligation vaccinale instaurée en 2018. Cependant, malgré une couverture vaccinale avoisinant l'objectif d'élimination de la maladie, des efforts restent à faire, particulièrement chez les adultes jeunes. La vaccination s'avère être l'unique mesure préventive efficace contre la rougeole, absence de traitement oblige. Elle est essentielle non seulement pour protéger les individus vaccinés mais aussi pour préserver les personnes à risque de complications graves.

Surveillance renforcée face au risque d'importation.

L'arrivée prochaine de millions de visiteurs internationaux pour les Jeux olympiques et paralympiques accentue le risque d'importation du virus. Ce contexte exige une vigilance accrue et des mesures de prévention adaptées de la part des professionnels de santé. La France, en coordination avec les initiatives globales de lutte contre la rougeole, s'emploie à renforcer ses dispositifs de surveillance épidémiologique pour protéger sa population et ses hôtes internationaux contre cette maladie hautement contagieuse.

Bilan de la rougeole en France pour l'année 2023

L'année 2023 a marqué une évolution significative de la situation épidémiologique de la rougeole en France, avec un total de 117 cas enregistrés, dont 31 cas importés. Bien que cette donnée représente une multiplication par huit par rapport à 2022, elle demeure inférieure aux chiffres pré-pandémiques. Cet accroissement des cas a touché 16 départements métropolitains, sans impact outre-mer, reflétant une distribution géographique hétérogène de la maladie sur le territoire national.

Un changement dans la répartition par âge

L'année 2023 a vu une évolution dans la distribution des cas de rougeole vers des tranches d'âge plus élevées, avec un âge médian de 12 ans. Ce phénomène est particulièrement lié à un foyer épidémique au sein d'un collège, illustrant une tendance inhabituelle par rapport aux années antérieures. Le taux d'incidence le plus élevé a été observé chez les jeunes adolescents, signe d'une alerte particulière dans cette catégorie d'âge.

Hospitalisations et complications : un bilan contrasté

Parmi les cas déclarés, 27 ont nécessité une hospitalisation, dont deux en réanimation. Les complications, principalement sous forme de pneumopathie, ont touché à moitié des adultes de plus de 30 ans, sans pour autant entraîner de décès. Le statut vaccinal des cas éligibles révèle que 44% n'étaient pas vaccinés, tandis que 46% l'étaient avec deux doses. Notamment, une seule hospitalisation a été rapportée parmi les individus pleinement vaccinés, soulignant l'efficacité de la vaccination.

Les cas importés : un vecteur de transmission notable

L'année 2023 a également été marquée par une augmentation significative des cas importés, multipliés par six par rapport à 2022. Ces cas, provenant de divers continents, ont été à l'origine de plusieurs foyers épidémiques sur le territoire, mettant en lumière la persistance de la circulation internationale du virus. La majorité des cas importés n'étaient pas vaccinés, accentuant le risque de transmission au sein de la population française.

Des foyers épidémiques révélateurs

Les sept foyers épidémiques identifiés en 2023, dont quatre liés aux cas importés, ont touché divers milieux, dont le secteur scolaire, familial et hospitalier. Le foyer le plus conséquent, en Auvergne-Rhône-Alpes, impliquait majoritairement des collégiens vaccinés, souvent de manière précoce. Cette situation suggère une réflexion sur l'optimisation du calendrier vaccinal pour renforcer la protection des adolescents.

Un appel à la vigilance et à la vaccination.

Le bilan de la rougeole en France pour l'année 2023 met en évidence la nécessité d'une vigilance accrue, particulièrement face aux cas importés et dans la surveillance des populations à risque. Il souligne également l'importance cruciale de la vaccination comme moyen de prévention le plus efficace. Dans un contexte de mobilité internationale et de foyers épidémiques variés, l'adhésion aux recommandations vaccinales apparaît comme une priorité pour limiter la propagation de la rougeole et protéger les populations vulnérables.