Le manque d'hygiène semble souvent lié à des problèmes psychiatriques majeurs dans les pays développés

Selon une étude anglaise, la majorité des personnes qui vivent dans la saleté bien qu'elles bénéficient de services d'entretien souffrent de maladies mentales. Ce problème touche aussi bien les jeunes que les personnes plus âgées. La prise en charge médicale de ces personnes est souvent insuffisante. Ces résultats sont issus d'une enquête dirigée par le Dr Banerjee de l'Institut de Psychiatrie du King's College de Londres.

Peu de travaux ont jusqu'à présent permis d'analyser les raisons pour lesquelles certains individus vivent dans de mauvaises conditions d'hygiène dans les pays développés. L'équipe du Dr Banerjee a évalué par des méthodes standardisées l'état de propreté des logements de personnes ayant accès à des services d'entretien à domicile.

L'hygiène personnelle a également été prise en compte ainsi que la catégorie socioprofessionnelle des sujets. Le diagnostic d'une maladie mentale a été réalisé selon les critères SCAN (schedules for clinical assessment in neuropsychiatry) de l'OMS.

Les auteurs ont ainsi interrogé 81 personnes âgées de 18 à 94 ans et bénéficiant de service d'entretien (ménage) à domicile. Plus de la moitié d'entre eux avaient moins de 65 ans. L'examen psychiatrique montre que 70 % d'entre eux présentaient une maladie mentale (démence ou schizophrénie dans la majorité des cas) et 26 % avaient un handicap physique qui contribuait aux mauvaises conditions d'hygiène. La majorité des cas de troubles psychiatriques concernait des individus de moins de 65 ans.

Seulement 53 % des personnes souffrant de troubles psychiatriques avaient consulté un psychiatre ou psychologue au cours de l'année précédente. Selon les auteurs, ce manque d'hygiène ne doit pas être analysé comme un choix de vie mais relève de problèmes psychologiques ou psychiatriques souvent majeurs nécessitant une prise en charge médicale.

Source: The Lancet, March 11 2000; Vol. 355: 882-886