Implication possible d’un récepteur à la sérotonine dans la valvulopathie cardiaque associée à une médication à activité serotonergique
Une étude américaine parue dans la revue Circulation montre que des médicaments à activité sérotonergique comme la fenfluramine et qui sont responsables d’une valvulopathie cardiaque agiraient en activant un sous-type particulier de récepteurs à la sérotonine appelé 5-HT2B.
Les médicaments à activité sérotonergiques sont utilisés pour traiter les désordres psychiatriques et ont été étudiés comme traitement de la dépendance aux drogues. Le fait que des maladies cardiaques valvulaires sont associées à la prise de fenfluramine a soulevé la question de savoir si d’autres médicaments sérotonergiques pouvaient augmenter le risque de valvulopathie cardiaque.
Les auteurs ont émis l’hypothèse que la fenfluramine ou son métabolite (la norfenfluramine) ainsi que d’autres médicaments connus pour développer une maladie cardiaque valvulaire avaient une affinité importante pour un sous-type particulier de récepteurs à la sérotonine, le 5-HT2B.
Leur étude montre que la fenfluramine et deux antimigraineux (ergotamine, methylsergide) activent le récepteur à la sérotonine 5-HT2B localisé sur les valves cardiaques (mitrale et aortique).
Selon les auteurs, ces résultats impliquent que l’activation des récepteurs 5-HT2B est nécessaire pour produire un endommagement des valves cardiaques et que les médications sérotonergiques qui n’activent pas ces récepteurs ne sont pas susceptibles de produire de tels endommagements.
Les auteurs suggèrent que tous les médicaments disponibles à activité sérotonergique et leurs métabolites actifs devraient être testés quant à leur action sur les récepteurs 5-HT2B. Si cette activité se révélait significative, leur utilisation devrait être suspendue. « Ceci est un problème important de santé publique», souligne le Dr B. Roth, principal auteur de cette étude.
Source : Circulation 2000 ; 102 : 2836-2841
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