Surveillance sanitaire à Mayotte suite au cyclone Chido : situation au 15 janvier 2025

Surveillance sanitaire à Mayotte suite au cyclone Chido : situation au 15 janvier 2025 Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé Mayotte avec une intensité sans précédent, causant des dégâts majeurs. Les hôpitaux ont subi des dégâts structurels importants, les réseaux hydrauliques et électriques ont été fortement endommagés, et les voies de communication obstruées ont retardé l'acheminement des secours. Cette situation a nécessité la mise en place d'un dispositif de surveillance adapté pour faire face à l'urgence sanitaire.

Activité des centres hospitaliers et sanitaires

Au centre hospitalier de Mayotte (CHM), entre le 14 décembre 2024 et le 12 janvier 2025, près de 5 000 passages aux urgences ont été enregistrés. Les principaux motifs de consultation incluaient les plaies, les traumatismes et les troubles digestifs, probablement en raison des blessures physiques causées par les débris, des chutes ou accidents liés aux inondations, ainsi que de la contamination de l'eau entraînant des infections digestives. En semaine 2025-S02 (6 au 12 janvier), une hausse des consultations pour troubles digestifs a été observée, bien que certaines données manquent en raison des perturbations survenues.

L’hôpital de campagne ESCRIM, fonctionnel entre le 24 décembre et le 9 janvier, a accueilli 3 216 patients, dont près d’un tiers pour des traumatismes. Durant cette période, le seuil initialement prévu de 100 patients par jour a souvent été dépassé. Les centres médicaux de référence (CMR) et les pharmacies ont également signalé une augmentation des demandes, en particulier pour les anti-diarrhéiques et les solutés de réhydratation.

Menaces sanitaires liées aux infrastructures dégradées

Les dégradations importantes des systèmes d’approvisionnement en eau ont amplifié le risque d’épidémies hydriques comme le choléra, la typhoïde et les gastro-entérites à Rotavirus. Des mesures telles que l'installation de points d'eau potable provisoires, la distribution de pastilles de chlore et la sensibilisation des populations à l'hygiène ont été mises en place pour limiter ces risques. Les infections respiratoires telles que la bronchiolite restent également préoccupantes. Le laboratoire du CHM rapporte que les virus grippaux sont devenus dominants, annonçant un passage en phase épidémique.

Un cas de choléra importé a été confirmé le 18 janvier 2025 par l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, soulignant l’urgence de renforcer les mesures de prévention et d’accès à l’eau potable.

Mobilisation des acteurs locaux et internationaux

La réserve sanitaire a déployé une centaine de professionnels pour appuyer les équipes locales. Des maraudes communautaires ont été organisées dans les quartiers précaires pour fournir des soins, distribuer des pastilles de chlore et rappeler les consignes d’hygiène. Ces interventions ont permis de toucher plus de 500 foyers et de distribuer 1 200 pastilles de chlore ainsi que des kits d’hygiène de base. En outre, 150 personnes souffrant de plaies ou d’infections ont bénéficié de soins directs. Toutefois, l’état de précarité persistant dans plusieurs zones exige une réponse coordonnée sur le long terme.

 

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