Grippe : 611 décès la semaine du 6 au 12 janvier 2025

Grippe : 611 décès la semaine du 6 au 12 janvier 2025 La grippe hivernale de 2025 atteint des niveaux de gravité exceptionnels avec 611 décès enregistrés en une seule semaine, selon le dernier bulletin de Santé publique France. Ce bilan alarmant, combiné à une couverture vaccinale insuffisante et une forte circulation des virus respiratoires, souligne l’urgence de renforcer la prévention et la coordination des soins face à cette crise sanitaire.

Grippe : une mortalité exceptionnelle en une semaine

L’épidémie de grippe s’intensifie, portée par la co-circulation des virus A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B/Victoria. En médecine de ville, les consultations augmentent significativement chez les moins de 65 ans, et particulièrement chez les enfants. Les hôpitaux enregistrent une forte proportion d’hospitalisations pour grippe, avec 60 % des admissions concernant les plus de 65 ans. Parallèlement, les décès liés à la grippe atteignent 7,3 % des certificats électroniques, un niveau jamais observé depuis le début de cette surveillance.

Durant la semaine 2 de 2025, 611 décès attribuables à la grippe ont été déclarés via la certification électronique, représentant 7,3 % des décès enregistrés cette semaine. Ce niveau n’avait jamais été atteint depuis la mise en place de cette surveillance.

  • 570 décès (93 %) concernent des personnes âgées de 65 ans et plus. Cette tranche d’âge, particulièrement vulnérable, concentre l’essentiel des formes graves et des complications liées à la grippe.
  • 39 décès ont été enregistrés chez les 15-64 ans, souvent liés à des comorbidités préexistantes.
  • 2 décès ont touché des enfants de moins de 15 ans, rappelant que la grippe peut également entraîner des complications graves chez les plus jeunes.

Répartition régionale

Les régions les plus touchées par cette surmortalité sont :

  • Bourgogne-Franche-Comté : 12,4 % des décès certifiés liés à la grippe.
  • Grand Est : 9,4 %.
  • Provence-Alpes-Côte d’Azur : 9,2 %.
  • Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes : 7,9 %.

Ces disparités géographiques reflètent des dynamiques locales variées, probablement influencées par des différences dans la couverture vaccinale et les ressources sanitaires disponibles.

Une épidémie amplifiée par une vaccination insuffisante

Parmi les patients hospitalisés en réanimation pour grippe cette saison, 79 % n’étaient pas vaccinés, soulignant l’importance d’une couverture vaccinale accrue. Au 30 novembre 2024, seulement 35,2 % des personnes ciblées étaient vaccinées contre la grippe, un chiffre en baisse par rapport à la saison précédente. La vaccination reste pourtant l’outil clé pour prévenir les formes graves, notamment chez les plus de 65 ans, où la couverture atteignait péniblement 41 %.

Excès de mortalité toutes causes confondues

Entre les semaines 51 (fin 2024) et 1 (début 2025), un excès de décès a été constaté dans plusieurs groupes d’âge :

  • 15-64 ans et 65-84 ans : excès notable, probablement lié à la grippe.
  • 85 ans et plus : un excès marqué en semaine 1, aggravé par les complications respiratoires liées à l’épidémie.

La grippe n’est pas seule en cause : la co-circulation d’autres virus respiratoires, bien que moins virulente, a contribué à fragiliser davantage les populations les plus vulnérables.

Bronchiolite : vers un retour à la normale

Pour la quatrième semaine consécutive, les indicateurs liés à la bronchiolite reculent, tant en médecine de ville qu’à l’hôpital. Cependant, plusieurs régions demeurent en épidémie, et les DROMs tels que la Martinique et Mayotte continuent d’être touchés.

COVID-19 : une stabilité à des niveaux bas

Le suivi épidémiologique du SARS-CoV-2 révèle une activité stable à faible intensité. Les taux de positivité dans les laboratoires et les hôpitaux poursuivent leur diminution, tandis que la surveillance des eaux usées confirme cette tendance. Cependant, une vigilance reste de mise, notamment en période hivernale où la co-circulation des pathogènes peut surcharger les capacités hospitalières.

Recommandations pour les professionnels de santé

Priorité à la prévention vaccinale

Dans ce contexte, les professionnels de santé jouent un rôle central pour :

  • Renforcer la couverture vaccinale contre la grippe auprès des populations à risque : personnes âgées, patients immunodéprimés et personnes atteintes de comorbidités.
  • Sensibiliser les familles aux vaccinations des jeunes enfants et aux solutions d’immunisation contre le virus respiratoire syncytial (VRS), comme la vaccination maternelle ou l’administration d’anticorps monoclonaux.

Promouvoir les gestes barrières

Au-delà des vaccins, l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour freiner la propagation des virus respiratoires :

  • Lavage fréquent des mains.
  • Aération régulière des espaces clos.
  • Port du masque en cas de symptômes, particulièrement dans les lieux fréquentés ou auprès des personnes fragiles.

Coordination des soins

La gravité de cette saison épidémique appelle une meilleure organisation des flux de patients entre médecine de ville, services hospitaliers et établissements médico-sociaux. Une attention particulière doit être portée aux structures accueillant des personnes âgées, où 93 % des épisodes de cas groupés d’IRA ont été liés à la grippe.

Vers une réponse collective renforcée

L’épidémie de grippe de 2025 rappelle que la vaccination et la prévention restent les meilleurs outils pour réduire l’impact des infections respiratoires. Les professionnels de santé, en première ligne, doivent être soutenus dans leur rôle de sensibilisation et de prise en charge pour répondre efficacement à cette crise.

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