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Nouveau variant du virus mpox : ce qu’il faut savoir sur la situation en France

| 20/01/2025 | par Caducee.net | | Partager

Nouveau variant du virus mpox : ce qu’il faut savoir sur la situation en France Un nouveau clade du virus mpox (anciennement monkeypox) a été détecté pour la première fois en France. Ce variant, nommé clade Ib, avait d’abord été repéré en Afrique centrale avant d’atteindre plusieurs pays européens. Les autorités sanitaires françaises avaient prévenu dès l’été dernier de rester vigilants face à cette menace émergente.

Une patiente identifiée à Rennes

Le ministère de la santé a confirmé qu’une femme hospitalisée au CHU de Rennes est atteinte du nouveau variant mpox. Ce cas isolé est le premier identifié en France et a été rapidement pris en charge. La patiente n’avait pas voyagé en Afrique centrale, mais elle a été en contact avec deux personnes revenant de cette région, connue pour être un foyer de propagation du clade Ib. Une enquête épidémiologique est en cours pour comprendre la chaîne de transmission.

Ce variant, détecté pour la première fois en République démocratique du Congo fin 2023, s’est depuis propagé à d’autres pays africains avant de rejoindre l’Europe. Plusieurs cas ont été signalés en Suède, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Belgique, avant ce premier diagnostic en France.

Les spécificités du variant clade Ib du virus mpox

Le variant clade Ib du virus mpox, récemment détecté en France, présente plusieurs spécificités qui le différencient des autres clades, notamment le clade IIb, qui avait largement circulé en Europe en 2022-2023. Voici un aperçu des principales caractéristiques de ce variant :

1. Origine géographique et propagation

Origine : Le clade Ib a été identifié pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) fin 2023, où il a provoqué une reprise épidémique. Il est associé à une circulation accrue dans plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.
Propagation : Contrairement au clade IIb, principalement observé en Europe et en Amérique du Nord, le clade Ib a été signalé dans des régions où les infrastructures de santé sont limitées, facilitant sa diffusion initiale. Depuis, il a atteint plusieurs pays européens (Suède, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique) avant d’être détecté en France.

2. Taux de transmissibilité

Transmission plus élevée : Ce clade semble plus transmissible que le clade IIb. Cela pourrait être dû à des caractéristiques génétiques favorisant sa propagation, bien que les mécanismes exacts soient encore à l’étude.
Modes de transmission : Le virus se transmet principalement par contact étroit (peau à peau), y compris lors de rapports sexuels, mais également via des objets contaminés et, potentiellement, par des gouttelettes respiratoires.

3. Sévérité et mortalité

Taux de mortalité : Le clade Ib est associé à un taux de mortalité d’environ 4 %, selon les données provenant de la RDC. Cependant, ce chiffre reflète principalement des contextes où l’accès aux soins est limité et pourrait être surévalué en raison d’un dépistage insuffisant.
Manifestations cliniques : Les symptômes sont similaires à ceux des autres clades (fièvre, lésions cutanées, fatigue, douleurs musculaires), mais certaines études préliminaires suggèrent que les lésions cutanées pourraient être plus étendues chez certains patients.

4. Résistance aux traitements

Efficacité réduite du Tecovirimat : Une étude menée en Afrique indique que le traitement antiviral Tecovirimat, utilisé pour d'autres variants du mpox, pourrait être inefficace contre le clade Ib. Cela soulève des préoccupations concernant les options thérapeutiques pour les cas graves.
Vaccins : Les vaccins antivarioliques utilisés contre le clade IIb devraient offrir une protection similaire contre le clade Ib, bien que des études supplémentaires soient nécessaires pour confirmer leur efficacité.

5. Populations à risque

Les populations à risque incluent celles déjà identifiées pour le clade IIb, notamment :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
- Les travailleurs du sexe et les personnes fréquentant des lieux de consommation sexuelle.
- Les personnes en contact étroit avec des cas confirmés.
Cependant, les épidémies en Afrique centrale montrent que ce clade peut affecter plus largement des populations rurales et urbaines, indépendamment de ces facteurs.

6. Réponse internationale

En août 2024, l’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale en raison de la propagation rapide du clade Ib. Cette déclaration vise à coordonner les efforts mondiaux pour contenir ce variant, en particulier dans les zones où le virus est endémique.

Le clade Ib présente des spécificités préoccupantes, comme une transmissibilité accrue et une potentielle résistance à certains traitements, mais les systèmes de santé européens, et en particulier français, sont bien équipés pour en limiter la propagation. Une vigilance renforcée, un dépistage rapide et une vaccination ciblée sont essentiels pour contrôler ce nouveau variant.

Une situation maîtrisée selon le Pr Verdon

Selon le professeur Renaud Verdon, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l’Université de Caen Normandie et au CHU de Caen, "la situation actuelle ne justifie en aucun cas une inquiétude généralisée, juste de la vigilance". Le Pr Verdon rappelle que la France dispose de solides mécanismes de surveillance permettant une détection rapide et une prise en charge efficace des cas. Ce cas breton, bien que notable par sa rareté, s'inscrit dans un contexte de maîtrise sanitaire grâce à des mesures adaptées.

Le Pr Verdon précise également que la maladie, bien qu’elle puisse provoquer des symptômes gênants (fièvre, lésions cutanées, douleurs musculaires, fatigue), reste sous contrôle. Jusqu’à présent, le clade IIb était le seul en circulation en France, avec 200 cas confirmés en 2024. L’apparition du clade Ib, plus transmissible, justifie une vigilance accrue mais ne devrait pas provoquer d’épidémie généralisée, notamment grâce aux efforts de prévention déployés.

Mesures de prévention renforcées

Pour limiter tout risque de propagation, les autorités sanitaires ont renforcé les mesures de prévention. Celles-ci incluent :

Vaccination ciblée : les personnes à haut risque (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, travailleurs du sexe, professionnels des lieux de consommation sexuelle) et les contacts de cas confirmés sont invités à se faire vacciner.
Surveillance épidémiologique : un suivi rigoureux des cas suspects et confirmés permet de prévenir toute dissémination.
Mesures spécifiques pour les voyageurs : les recommandations actuelles ciblent les personnes revenant de régions où le virus circule activement. Elles incluent des conseils pour limiter les risques d’exposition.

Une vigilance nécessaire, mais pas d’alarmisme

Le Pr Verdon souligne que l’émergence de ce clade Ib dans des régions comme la RDC et la Sierra Leone a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale. Toutefois, en Europe, et particulièrement en France, les risques pour la population générale sont jugés faibles.

Les autorités sanitaires continuent de surveiller la situation et de diffuser des recommandations adaptées, notamment pour les voyageurs se rendant dans des zones à risque. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a également émis des avis pour renforcer les mesures de prévention à l’international et chez les professionnels de santé.

L’apparition du clade Ib en France est un rappel de l’importance des mécanismes de surveillance et de prévention des maladies infectieuses. La prise en charge rapide de ce premier cas breton témoigne de l’efficacité du système français de santé publique. Bien que la vigilance reste essentielle, les experts s’accordent à dire que le risque d’une épidémie majeure est limité. La population générale peut aborder la situation avec sérénité tout en suivant les recommandations des autorités.

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