Mpox : une maladie virale sous surveillance
Le virus mpox, autrefois connu sous le nom de "variole du singe", est une infection causée par un orthopoxvirus. Cette maladie se manifeste principalement par une éruption cutanée, parfois précédée ou accompagnée de fièvre ou d'une enflure des ganglions lymphatiques. La transmission du virus se fait principalement par contact direct avec une personne infectée, notamment via les fluides corporels, les lésions cutanées, ou les muqueuses telles que celles de la bouche. Il est également possible de contracter le virus par le biais d'objets contaminés, comme les vêtements ou le linge de lit, ainsi que, dans une moindre mesure, par des gouttelettes émises lors de conversations rapprochées.
Situation actuelle en France et à l'international
Le virus mpox est divisé en deux clades principaux : le clade 1, originaire de la région du Congo en Afrique Centrale, et le clade 2, présent en Afrique de l'Ouest. Depuis le début de 2023, les épidémies de clade 1 se sont intensifiées en Afrique, atteignant un nombre de cas supérieur à celui de l'année précédente. En République démocratique du Congo (RDC), principal foyer de l'épidémie, plus de 95% des cas rapportés proviennent de souches du clade 1. Des cas ont également été signalés dans les pays voisins, tels que le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, le Kenya, la Centrafrique et le Congo.
Le 14 août 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en raison de la propagation active du clade 1 en Afrique Centrale. En Europe, le risque pour la population générale de contracter ce clade reste faible, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Toutefois, ce risque est jugé modéré pour les personnes ayant des partenaires sexuels multiples et non vaccinées, et élevé en cas de contact étroit avec des cas importés.
En France, aucun cas de clade 1 n'a été recensé jusqu'à présent, bien que des cas isolés soient possibles. Le premier cas de ce clade a été détecté en Suède le 15 août 2024. Par ailleurs, depuis l'épidémie de 2022, c'est le clade 2 qui circule en France, avec un nombre de cas mensuels oscillant entre 12 et 26 de janvier à juin 2024.
Symptômes
Le virus mpox présente une symptomatologie qui rappelle celle de la variole humaine, bien que dans une forme atténuée. Depuis l'éradication de la variole humaine en 1980, le mpox reste moins contagieux et provoque généralement une maladie plus bénigne.
En Afrique, où le virus est historiquement présent, la maladie se caractérise par une période d'incubation d'environ 12 jours avant l'apparition des premiers signes. Ceux-ci débutent par un syndrome fébrile accompagné de courbatures, de maux de tête et de fatigue, phase durant laquelle la personne est déjà contagieuse.
Ensuite, une phase éruptive survient, s'étendant sur 2 à 4 semaines. Des éruptions cutanées apparaissent sur l'ensemble du corps, y compris les paumes des mains et les plantes des pieds, avec souvent un gonflement des ganglions lymphatiques. Lors de l'épidémie européenne de 2022, liée au clade 2b, les éruptions étaient plus localisées, touchant fréquemment les zones génitales et péri-anales.
Les symptômes disparaissent généralement en 2 à 4 semaines, avec une guérison spontanée dans la majorité des cas. Cependant, des complications telles que des surinfections cutanées, une septicémie, des encéphalites, ou des atteintes cornéennes peuvent survenir, pouvant conduire à des formes graves. Selon l'OMS, le taux de létalité lié au mpox en Afrique varie de 3 à 6 %, avec une létalité plus marquée pour le clade d'Afrique centrale (clade 1). Cette létalité est influencée par des facteurs comme l'âge des patients, leur état immunitaire, et la qualité des soins.
Le mpox se caractérise par une éruption cutanée formée de vésicules, qui finissent par se dessécher et laisser place à des croûtes avant de cicatriser. Ces vésicules peuvent apparaître sur le visage, dans la région ano-génitale, les paumes des mains, les plantes des pieds, ainsi que sur le tronc et les membres. Elles peuvent s'accompagner de démangeaisons, de fièvre, de maux de tête, de courbatures, et d'une fatigue généralisée. Les ganglions lymphatiques peuvent également être enflés et douloureux, en particulier sous la mâchoire, dans le cou, ou au niveau de l'aine.
La période d'incubation varie entre 5 et 21 jours, et la phase fébrile dure généralement de 1 à 3 jours. Dans la majorité des cas, la guérison intervient spontanément en 2 à 3 semaines, parfois jusqu'à 4 semaines.
Diagnostic et traitements du Mpox
Le diagnostic du mpox repose d'abord sur un examen clinique effectué par des spécialistes tels que des infectiologues ou des dermatologues. Ce diagnostic est ensuite confirmé par un test PCR en laboratoire, réalisé à partir d'un écouvillon oropharyngé ou d'une pustule.
Le diagnostic différentiel doit tenir compte d'autres maladies à éruptions cutanées, comme la varicelle, la rougeole, les infections bactériennes, la syphilis ou encore l'herpès.
Concernant les traitements, le Tecovirimat, un antiviral initialement développé pour la variole, a été utilisé lors de l'épidémie de 2022-2023. Ce traitement est réservé aux formes sévères de la maladie et doit être administré le plus tôt possible, par voie orale, pour une durée de 15 jours. Toutefois, son efficacité clinique demande encore à être solidement établie.
Modalités de transmission du virus mpox
Le virus mpox se transmet principalement par contact direct avec une personne infectée. Cette transmission peut survenir de plusieurs façons :
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Contact direct avec les lésions cutanées : Le virus peut pénétrer dans l’organisme par les plaies, même non visibles, lorsqu’une personne entre en contact direct avec les vésicules présentes sur la peau d’une personne infectée.
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Fluides corporels : Le virus se trouve dans divers fluides corporels, y compris le sang, la salive, le sperme, et d’autres sécrétions. Par conséquent, tout contact avec ces fluides peut entraîner une contamination.
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Muqueuses : La transmission peut également se produire par contact avec les muqueuses internes telles que celles de la bouche, des yeux, ou des organes génitaux.
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Transmission indirecte : Le virus peut survivre sur des objets contaminés tels que les vêtements, le linge de lit, ou d’autres objets personnels, qui, s’ils sont manipulés par une autre personne, peuvent entraîner une infection.
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Gouttelettes respiratoires : Bien que moins fréquent, le virus peut se transmettre par des gouttelettes émises lors d’un contact prolongé en face à face, notamment par des postillons ou des éternuements.
Conduite à tenir en cas de symptômes
En présence de symptômes évocateurs du mpox, tels que de la fièvre et une éruption cutanée avec des vésicules, il est recommandé de :
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Consulter un professionnel de santé : Prenez immédiatement contact avec votre médecin traitant ou rendez-vous dans un centre de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD). Ces centres sont également spécialisés dans les infections virales comme le VIH et les hépatites.
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Isolement : Il est nécessaire de s’isoler dès l’apparition des symptômes pour éviter de contaminer d’autres personnes. Cet isolement doit être maintenu jusqu’à la disparition complète des croûtes, soit généralement environ 3 semaines.
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Contact téléphonique préalable : Avant de vous déplacer dans un centre médical, il est recommandé de les contacter par téléphone pour recevoir des instructions spécifiques, notamment pour éviter de potentiellement contaminer d’autres patients ou le personnel médical.
Modalités de vaccination contre le virus mpox
En 2022, en réponse à la propagation du virus mpox, la Haute Autorité de santé, sollicitée par la Direction générale de la santé, a émis un avis le 7 juillet recommandant de proposer une vaccination préventive aux groupes les plus exposés.
La vaccination contre le virus mpox est proposée dans les situations suivantes :
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Post-exposition : Les personnes ayant été en contact étroit avec un cas confirmé de mpox peuvent recevoir une vaccination post-exposition. Idéalement, le vaccin doit être administré dans les 4 jours suivant le contact à risque, mais il peut encore être efficace jusqu'à 14 jours après le contact.
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Préventive pour les groupes à risque : Depuis l'épidémie de 2022, une vaccination préventive est également disponible pour les groupes identifiés comme étant à risque élevé, notamment :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et ayant des partenaires multiples.
- Les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples.
- Les travailleurs du sexe.
- Les professionnels travaillant dans des lieux de consommation sexuelle.
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Professionnels de santé : Les professionnels de santé susceptibles de prendre en charge des patients infectés par le mpox peuvent également être vaccinés de manière préventive, particulièrement s'ils sont exposés sans mesures de protection individuelle adéquates.
Les centres de vaccination sont répartis sur tout le territoire et leurs coordonnées peuvent être trouvées sur le site sante.fr/monkeypox. Les autorités sanitaires surveillent de près la situation et ajusteront la stratégie vaccinale si nécessaire, notamment après l'avis prévu de la Haute autorité de santé le 30 août 2024, suite à la déclaration de l'USPPI par l'OMS.
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