L'évolution de la consommation de tabac et des e-cigarettes parmi les adolescents ligériens
Une plongée dans les habitudes des adolescents du département de la Loire révèle des tendances intrigantes dans l'expérimentation et l'utilisation du tabac et des cigarettes électroniques entre 2018 et 2020. L'étude, bien que non longitudinale, offre un aperçu nuancé des comportements de consommation de cette population jeune.
Baisse de l'expérimentation
L'étude, menée auprès de 7 950 élèves de Première de 27 lycées publics du département de la Loire, dévoile une diminution de l'expérimentation du tabac de 41,22 % en 2018 à 39,73 % en 2020, et de la cigarette électronique de 50,28 % à 41,25 % durant la même période. L'expérimentation de la cigarette électronique surpassait celle du tabac (44,92 % contre 41,67 %), bien que le vapotage quotidien soit moins prévalent que le tabagisme quotidien (5,40 % contre 10,24 %). Les garçons se distinguent comme étant plus nombreux que les filles parmi les vapoteurs et fumeurs quotidiens.
Diversité dans l'usage du tabac et des e-cigarettes
Les adolescents se classent en différentes catégories : 66,18 % étaient « non-vapoteurs et non-fumeurs », 19,76 % étaient « vapoteurs et fumeurs », 7,90 % étaient « non-vapoteurs et fumeurs » et 6,15 % étaient « vapoteurs et non-fumeurs ». Les jeunes vapoteurs français montrent une préférence pour des e-liquides à faible teneur en nicotine ou parfumés aux fruits et aux saveurs sucrées.
L'e-cigarette, un outil de loisir plus que d'addiction
Les conclusions suggèrent une utilisation principale des e-cigarettes par les adolescents à des fins expérimentales et/ou récréatives, sans intention apparente de passer à un tabagisme quotidien. Bien que l'étude ne soit pas longitudinale et nécessite une interprétation prudente, les données transversales suggèrent une augmentation de la proportion de « non-vapoteurs et non-fumeurs ». Les « fumeurs » semblent évoluer vers une utilisation double, mêlant vapotage et tabagisme, probablement dans une optique de réduction ou d'arrêt du tabac.
Les habitudes de vapotage et de tabagisme des adolescents de la Loire, bien que complexes, révèlent une dynamique où l'expérimentation prédomine. Les implications de ces tendances, notamment pour la santé publique et les politiques de prévention, requièrent une attention et une exploration plus poussées.
Un effet ombrelle de la vape pour le CPV ?
Le Comité des Professionnels du Vapotage (CPV) s'ext exprimé à l'occasion de la publication de cette étude. Il met l'accent sur la nécessité de cibler les cigarettes électroniques vers les adultes cherchant une alternative au tabac, ce dernier étant responsable de 75 000 décès annuels en France. Tout en soutenant l'interdiction de vente des e-cigarettes aux mineurs, le CPV reconnaît que l'expérimentation et la transgression des règles par les jeunes persisteront. Ainsi, il incombe aux parents et aux autorités de les informer et de les éduquer sur les risques et les niveaux de dangerosité de chaque produit.
Le CPV souligne qu'aucune étude, ni française ni internationale, n'a démontré un effet passerelle du vapotage vers le tabac. Au contraire, l'effet pourrait être qualifié d'"ombrelle", la cigarette électronique contribuant à démoder le tabac, notamment parmi les jeunes, grâce à son aspect électronique, sa dimension ludique, ses arômes éloignés du goût du tabac et sa moindre nocivité. Elle est perçue comme un outil puissant contre le tabagisme.
Le vapotage est mis en avant comme le moyen le plus efficace d'arrêter de fumer, doublant l'efficacité des patchs nicotiniques selon certaines études britanniques, et le CPV encourage même à combiner les deux méthodes.
Le CPV critique les politiques de santé publique françaises, jugées insuffisamment efficaces contre le tabagisme et trop axées sur un paradigme "arrêter ou mourir", plaidant pour des approches basées sur la réduction des risques. Le CPV considère que faire appel au "principe de précaution" pour ne pas promouvoir le vapotage est une erreur stratégique. En comparant les 75 000 morts annuels du tabac aux 75 000 vies potentiellement sauvées par la vape, le CPV appelle à promouvoir le vapotage dans les politiques de santé publique au nom du principe de précaution.
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