Covid long : 2 millions de personnes seraient touchées en France selon SPF

Lors des Rencontres de Santé publique France (SPF) tenues les 20 et 21 juin, l’agence sanitaire a partagé des données inédites sur la prévalence du COVID long en France. Fin 2022, plus de deux millions d’individus étaient touchés par cette affection post-COVID, qui se manifeste généralement dans les trois mois suivants l’infection initiale par le Sars-CoV-2.

Qu’est-ce que le Covid long ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid long se caractérise par la persistance de symptômes pendant au moins 2 mois, qui ne peuvent pas être expliqués par d’autres diagnostics et qui ont un impact sur la vie quotidienne. Ces symptômes peuvent inclure la fatigue, la toux, l’essoufflement, les maux de tête, la perte de l’odorat ou du goût, la dépression et les troubles cognitifs.

Prévalence du Covid long

Une nouvelle étude menée par Santé publique France a révélé qu’environ 4 % de la population adulte en France était touchée par le Covid long fin 2022. Cela représente environ 2 millions de personnes. Cette prévalence reste stable par rapport à une précédente enquête réalisée au printemps 2022.

L’étude a également montré que la prévalence du Covid long était plus élevée chez les femmes, avec 10,2 % d’entre elles déclarant en souffrir, contre 5,3 % chez les hommes. Les personnes les plus touchées étaient celles qui avaient été hospitalisées pour le Covid-19, avec une prévalence de 18,6 %. En revanche, les personnes âgées de plus de 65 ans semblaient moins touchées par le Covid long, avec une prévalence deux à trois fois plus faible.

En prenant en compte la perception de la personne d’avoir été atteinte par le « COVID long » (COVID long rapporté), SPF estime la prévalence dans la population générale à de 7,1 %

Symptômes persistants et impact sur la santé

Les symptômes persistants du Covid long peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne des personnes touchées. Selon l’étude de Santé publique France, 1,2 % des personnes atteintes déclarent que la maladie a un impact fort ou très fort sur leurs activités quotidiennes. Cela représente plusieurs centaines de milliers de personnes à l’échelle de la population française.

L’étude révèle que le Covid long peut persister sur une longue période. En effet, 30,9 % des personnes atteintes d’une affection post-Covid-19 le sont depuis plus de 12 mois, tandis que 22,4 % le sont depuis plus de 18 mois. Les vagues épidémiques causées par les variants Delta et Omicron ont également joué un rôle dans l’augmentation du nombre de personnes touchées par le Covid long.

Une nouvelle étude plus robuste

Au printemps 2022, Santé publique France a lancé une étude visant à obtenir des premières estimations de la prévalence de l’affection post-COVID-19 et de ses répercussions en termes de recours aux soins, de qualité de vie et de santé mentale. Cependant, les contraintes de cette première enquête, réalisée selon la méthode des quotas sur un échantillon de volontaires via un questionnaire en ligne, ont conduit Santé publique France à mener une seconde étude. Cette dernière, basée sur une méthodologie plus solide (échantillon aléatoire) et des indicateurs plus précis et exhaustifs, a permis d’évaluer la situation à la lumière des importantes vagues de propagation des variants Omicron du SARS-CoV-2 qui ont marqué l’année 2022, touchant une large part de la population française.

Les données proviennent d’un échantillon aléatoire de 10 615 personnes, toutes âgées de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine entre septembre et novembre 2022. L’âge moyen des participants était de 50 ans et 52 % d’entre eux étaient des femmes. Parmi ces répondants, 55,4 % ont indiqué avoir été infectés par le Sars-CoV-2, que l’infection ait été confirmée ou probable, et 48,3 % ont déclaré avoir été infectés au moins trois mois avant la réalisation de l’enquête.

Conclusion

Le Covid long est une réalité pour de nombreuses personnes qui continuent de souffrir de symptômes persistants après une infection par le SARS-COV-2. Santé publique France a contribué à mieux comprendre cette affection en évaluant sa prévalence, ses symptômes et son impact sur la santé. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les facteurs de risque, adapter les stratégies de santé publique en conséquence et améliorer la prise en charge.

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