8 présidents de syndicats regrettent le détricotage de la loi RIST sur l’accès direct
Dans une tribune publiée dans Le Monde, huit présidents de syndicats de professionnels de santé et une association de patients ont exprimé leur déception quant au recul du gouvernement et des parlementaires face à une situation sanitaire qui se détériore.
La proposition de loi Rist visait à lutter contre les déserts médicaux et à améliorer la prise en charge des patients en permettant un accès direct aux professionnels de santé paramédicaux tels que les infirmiers en pratique avancée, les masseurs-kinésithérapeutes et les orthophonistes, sans passer par un médecin. Cependant, la restriction de l'accès direct aux seules structures d'exercice coordonné a vidé de son contenu initial cette proposition de loi.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes, David Boudet, président de la Fédération nationale des podologues, Sarah Degiovani, présidente de la Fédération nationale des orthophonistes, Luis Godinho, vice-président du syndicat des audioprothésistes, Sébastien Guerard, président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs, Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers, Mélanie Ordines, présidente du Syndicat national autonome des orthoptistes et Gérard Raymond, président de France Assos Santé rappellent que plus de six millions de patients n'ont pas accès à un médecin traitant, dont plus de 600 000 sont en affection longue durée. Le vieillissement de la population et la transformation des besoins accentuent les difficultés d'accès aux soins.
Les professionnels de santé paramédicaux ont pourtant augmenté significativement leur niveau de formation pour répondre aux besoins croissants de la population vieillissante. Malgré cela, leurs compétences propres ne sont pas pleinement mobilisées. Ces professionnels peuvent pourtant répondre à de nombreux besoins et améliorer la rapidité de la prise en charge au bon niveau. De même, l'apport des assistants médicaux, assistants dentaires, préparateurs en pharmacie et techniciens de laboratoire peut augmenter le nombre de prises en charge par une organisation améliorée du travail des professionnels médicaux qui les emploient.
Les signataires de la tribune estiment que la ressource médicale, devenue rare, doit être recentrée sur les cas les plus complexes, en déléguant tout ce qui peut l'être. Les professionnels de santé paramédicaux sont prêts à jouer leur rôle dans cette transformation urgente de l'organisation des soins.
Ils appellent à répondre collectivement aux difficultés d'accès aux soins des patients en utilisant pleinement les compétences de chacun pour mieux répartir la charge entre les professionnels de santé et garantir une réponse adaptée à chaque patient.
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