Certification périodique : le gouvernement l’envisage pour tous les médecins en exercice, les syndicats fulminent
Alors que le rapport Uzan préconisait la mise en place de la certification périodique des médecins pour les nouveaux diplômés, le gouvernement aurait transmis aux syndicats un projet d’ordonnance qui prévoit de s’appliquer à tous les médecins en exercice. MG France et l’UFML-S n’ont pas tardé à réagir.
Certification obligatoire pour tous les médecins en exercice
Si Agnès Buzin avait promis qu’en ce qui concerne les médecins déjà installés, la certification périodique ne serait mise en œuvre que pour les médecins volontaires, le rapport Uzan proposait qu’elle ne s’applique qu’aux nouveaux diplômés. Or il semblerait selon le Site Egora que le gouvernement compte bel et bien imposer la certification à tous les médecins en exercice.
En effet selon le projet d’ordonnance qui a été transmis aux syndicats, les nouveaux diplômes devraient passer leur certification tous les 6 ans et les médecins déjà en exercice tous les 9 ans à compter du 1er janvier 2023.
Le texte prévoit que tous les professionnels de santé avec un ordre s’engagent à suivre un programme de certification à la carte comportant des actions de formation continue, de DPC, d’enseignement ou de formation ou de recherche ainsi qu’un programme d’accréditation pour les spécialités à risque.
L’ordre sera chargé du contrôle du respect des obligations et les référentiels rédigés par les conseils nationaux professionnels.
Si les grands principes sont fixés par ordonnance courant juillet, les modalités pratiques pourront être négociées par les syndicats à la rentrée prochaine.
MG France redoute des mesures vexatoires qui incitent les médecins à prendre leur retraite de façon anticipée
MF France a été le premier syndicat à réagir à ce projet dès le 17 juin dernier.
Redoutant des formations « hors-sol », il souhaite notamment que la profession soit impliquée dans la conception, la validation et le contrôle de la certification.
Il réclame également que les formations soient indemnisées et que le temps de formation soit pris sur le temps de travail. « On ne peut pas demander à des professionnels qui travaillent 60 heures par semaine de se former sur leur temps de repos ».
« Les mesures incitatives doivent être préférées à la contrainte : la profession est âgée, sa démographie en grande tension, des mesures contraignantes et vexatoires ne doivent pas inciter les médecins à abandonner l’exercice médical. »
Pour l’UFML, cette ordonnance insultante va aggraver la crise démographique et la pénibilité de l’exercice médical
« L’UFML-S dénonce avec la plus grande sévérité cette décision qui signe une fois de plus le mépris et la méconnaissance totale de nos professions, par les complets gris du ministère. Nous ne soutiendrons la certification de la profession que quand celle-ci sera justement honorée !
Pour l’UFML-S le ministère de la Santé ne peut rendre obligatoire la certification des pratiques alors qu’il s’oppose à la qualité des soins, par le maintien de tarifs au plus bas de la moyenne Européenne. Le ministère ne peut rendre obligatoire la certification des médecins libéraux alors que sa politique ne crée aucune condition pour améliorer l’attractivité de la médecine libérale. Elle aggrave même la crise démographique et la pénibilité de l’exercice !
Que veut certifier le ministère de la Santé ? Des médecins libéraux dont la moyenne d’âge est de 54 ans ? Des médecins libéraux dont le taux de suicide est supérieur de 2,5 fois par rapport à celui de la population générale ? Des médecins généralistes dont 50 % ont au moins un critère de burn-out ? Est-ce cela que le ministère veut certifier ?
Nous appelons la profession à ne pas accepter cette ordonnance insultante d’un mauvais médecin ! La certification ne peut exister quand la médecine libérale va aussi mal. La mettre en place reviendrait à se satisfaire de son état et à nier sa crise profonde. »
L’UFML appelle les médecins à refuser cette “ordonnance insultante” et milite pour que le gouvernement engage une concertation immédiate afin de créer un choc d’attractivité pour la médecine libérale.
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