Un an de désastre sanitaire ! Le SML fait le bilan

Un an de désastre sanitaire ! Le SML fait le bilan Depuis un an déjà, le pays vit au rythme de la crise de la Covid-19. L’année qui vient de s’écouler a été marquée par le courage et l’engagement des soignants. Ce qui a aussi marqué les esprits, ce sont les pénuries et les bévues en cascade d’un gouvernement qui s’est empêtré dans sa bureaucratie

À l’occasion de ce funeste premier anniversaire, le SML dresse un bilan très sévère et pense aux médecins libéraux qui ont perdu leur vie et à tous ceux qui ayant contracté la covid-19 souffrent de séquelles sévères. Le syndicat souhaite qu’ils ne soient pas oubliés des éventuelles commémorations, de type « journée nationale » envisagées par certains.

Le SML fait le bilan de 1 an de crise sanitaire !

Les échecs et les ratés :

 L’abandon des mesures de prévention des crises sanitaires avec la dilution de l’EPRUS dans une agence d’État, Santé publique France, qui a eu pour effet de bureaucratiser la gestion de la crise. En outre, comme cela a d’ailleurs été souligné à maintes reprises, Santé publique France ne s’est jamais réellement intéressée à la médecine de ville, ce qui explique sans doute pourquoi la gestion de la première vague a été exclusivement centrée sur l’hôpital public. Par ailleurs, la découverte de la disparition des stocks stratégiques de masques et de certains produits de santé a été un véritable choc pour les médecins libéraux.

— La maîtrise comptable des dépenses a montré ses limites Depuis le plan Juppé de 1995, les gouvernements successifs n’ont cessé de considérer la gestion du système de santé qu’au travers du prisme de la gestion comptable. Résultat : l’hôpital n’a pas eu assez de lits de réanimation, l’industrie du médicament a quasiment perdu ses capacités de production sur le sol national, et le pays de Pasteur n’a pas été en situation de développer son propre vaccin contre la Covid-19. Pour finir, les médecins libéraux, faute de relève suffisante, sont en difficulté dans certains territoires où ils ne sont plus assez nombreux. Les plans d’économie successifs ont cassé l’extraordinaire modèle français. Mais ce mauvais choix de l’austérité et de la coupe budgétaire n’est pas le seul puisque le gouvernement a pris conscience de ses erreurs et de celles de ses prédécesseurs. En effet, au lieu d’y remédier à travers un vaste plan Marshall au bénéfice de l’ensemble du système de santé, le Gouvernement s’est contenté d’un simple « Ségur » avec, pour unique bénéficiaire, les établissements de soin alors qu’il aurait été indispensable d’investir aussi sur la médecine de ville.

Les erreurs 

o De stratégie :

  • en misant dans un premier temps uniquement sur les hôpitaux publics pour gérer la crise alors que les cliniques privées, contraintes de déprogrammer sont restées vides ;
  • en laissant l’ANDPC (l’Agence nationale du DPC) refuser les formations des médecins à la prise en charge des patients Covid ;
  • en organisant une stratégie vaccinale illisible, qui n’est en réalité qu’une gestion de pénurie.

o De communication qui ont compliqué l’activité des médecins et augmenté l’anxiété des patients.

Des réussites… quand même

Le SML estime en revanche que cette pandémie aura eu un effet bénéfique sur :

  • l’accélération de la télémédecine,
  • la mise en évidence de la nécessité de favoriser la coordination entre les professionnels libéraux de santé à travers les équipes de soins ouvertes et les CPTS, même si cette solution doit encore être considérablement assouplie et débureaucratisée pour ne pas dévorer le temps médical des soignants, et la nécessité de mieux communiquer entre les établissements hospitaliers et la médecine de ville,
  • la nécessité de moderniser les cabinets médicaux, comme le SML l’a proposé à de nombreuses reprises à travers son concept (souvent copié !) d’entreprise médicale où le médecin exerce entouré d’assistants médicaux,
  • la mise en œuvre d’un système d’indemnités journalières pour les médecins libéraux et l’ensemble des professions libérales que le SML a soutenue à travers son action au sein de l’Unapl pour que les médecins malades puissent s’arrêter. Ce système sera mis en œuvre à compter du mois de juillet ;
  • l’indemnisation des médecins libéraux pour leur perte d’activité qui, bien qu’insuffisante, s’est avérée indispensable. Le SML avait demandé que cette aide soit calculée sur la part du chiffre d’affaires perdu, et non uniquement sur le volume de charges, dans le but de préserver le revenu du médecin, lequel n’a pas droit au chômage partiel.

Et maintenant ?

Le SML souhaite que les leçons de cette pandémie soient tirées en remettant en selle l’EPRUS, en organisant un travail commun entre les équipes de Santé publique France et les syndicats médicaux représentant les médecins libéraux. Actuellement, les syndicats ne sont conviés par le ministère de la Santé que pour des séances d’information, ce qui est déjà mieux que rien, mais ne suffit pas puisque les propositions des médecins libéraux qui permettraient de contribuer à améliorer l’organisation de la gestion de cette pandémie, notamment en ville, ne sont pas entendues.

Le SML appelle le Gouvernement à se ressaisir sur l’organisation de la stratégie vaccinale. C’est urgent si l’on veut se donner une chance, comme d’autres pays l’ont déjà fait, d’atteindre l’immunité collective.

Enfin, et pour aller plus loin, le SML estime que cette crise a durablement transformé les médecins libéraux et leur façon d’exercer. La convention médicale actuelle est dépassée, et il est désormais prioritaire d’en négocier une nouvelle sans atteindre 2023 comme cela a été inscrit dans la LFSS 2021. Prendre encore du temps et surseoir à cette négociation de nouvelle convention, alors que les hôpitaux ont bénéficié du Ségur de la santé, ne serait pas raisonnable et reviendrait à faire prendre de nouveaux risques à notre système de santé. Le SML s’y refuse et appelle le Gouvernement à agir avec lui sur ce point.

 

https://www.lesml.org/

 

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