L'infirmière du futur vue par 8 000 d'entre elles
Selon une étude menée auprès de 8000 infirmières sociétaires de la Mutuelle d'assurances du corps de santé français (MACSF), les infirmières se verraient à l'avenir avec un rôle de coordonnatrice accru et des responsabilités majorées quitte à se voir déléguer une part de plus en plus importante du fardeau des médecins. Elles sont par ailleurs plutôt optimistes sur l'impact de la digitalisation sur la profession qui finira bien par leur faire gagner du temps.
La MACSF, a réalisé une étude dont l'objectif est de présenter la profession et ses évolutions dans le parcours de soins, avec notamment l’impact du digital sur leur pratique quotidienne. 8000 questionnaires ont été dépouillés et des entretiens collectifs ont été menés afin de dessiner les contours de l'infirmière du futur.
Alors que le moral des professionnels de santé est au plus bas, les infirmières semblent plutôt confiantes et optimistes sur les perspectives d'évolution de leurs métiers dans les années qui viennent. Avec les premières discussions sur les Infirmières en Pratique avancée, les faiblesses de la démographie médicale et la multiplication de déserts médicaux, il semblerait que les infirmières aient bien intégré que le système de santé ne pourra s'adapter à ces nouvelles contraintes sans leur donner un rôle central et des responsabilités majorées.
Ainsi elles sont 9 sur 10 à penser qu'à l'horizon 2030 :
- elles auront plus de responsabilités (91%)
- que le travail de coordination fera partie intégrante de leur quotidien (93%)
- que le médecin leur délèguera plus de tâches (89%)
Au-delà des soins qu'elle continuera à dispenser au domicile des patients, l'infirmière du futur se verrait bien gérer le suivi postopératoire des patients avec des appels au domicile et faire le lien avec le médecin traitant.
Les infirmières plutôt confiantes sur l'impact des évolutions technologiques sur leur profession
61 % des étudiants infirmiers interrogés pensent que les robots feront partie de leur quotidien en 2030.
Au-delà des objets connectés qui impactent déjà leur quotidien comme les piluliers qui mesurent l'observance des patients en temps réels, les systèmes de surveillance de la glycémie sans piqûres et des applications mobiles qui permettent le suivi des états cliniques des patients, la numérisation des ordonnances et la traçabilité des prélèvements à domicile, les étudiantes infirmières pensent que la robotisation pourrait leur permettre :
- d'aider au déplacement des patients,
- de prendre les constantes du patient et de faire un premier bilan,
- de réaliser les ionogrammes
- de détecter les veines
- de délivrer directement les médicaments dans la chambre des patients
Aujourd’hui, avec le digital, une seule saisie de dossier électronique est nécessaire. Avant, sans l’aide de système informatique adapté, on remplissait 3 dossiers papier : un pour le patient, un pour le médecin et un pour les infirmières.
Selon l'étude, il semblerait que c'est surtout dans la gestion des stocks et des chariots que les robots pourraient soulager les infirmières puisqu'elles sont 89% à penser que cela les aiderait dans leur travail.
Si elles ont bien conscience (78%) que les robots ne pourront pas tout faire comme les prises de sang par exemple , elles sont 77% à redouter les pertes de connexion Internet et les bugs informatiques et estiment à 63% que les innovations technologiques devraient leur permettre de consacrer plus de temps à leurs patients.
Elles sont néanmoins 80% à craindre que les innovations entraînent une déshumanisation des soins et de l'hôpital.
Quand les logiciels sont utilisés correctement, ils font réellement gagner du temps.
Charles, infirmier hospitalier en service de neurologie
Crédit pour l'illustration : Dossier de presse de la MACSF
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