Forte mobilisation pour la grève dans les EHPAD
Suite à l'appel unitaire lancé par de nombreux syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CFE-CGC et SUD), non seulement des débrayages ont eu lieu dans de très nombreux EHPAD mais des rassemblements ont été organisés sur tout le territoire. Si la direction générale de la cohésion sociale a annoncé que le nombre de grévistes déclarés était de 10.3%, elle a également évalué le taux de mobilisation incluant le personnel assigné à 31.8%.
Soucieux d'assurer une continuité des soins, les syndicats ont préféré organiser une multitude de manifestations locales plutôt qu'un grand rassemblement. Le ministère de la santé a bien évidemment fait l'objet d'une attention particulière et une délégation a été reçue. Elle en est ressortie bredouille et en colère.
Les revendications sont doubles :
• la suppression de la réforme tarifaire votée par le précédent gouvernement qui vise à harmoniser les modalités de calcul tarifaire des EHPAD publics et privés mais qui inquiète fortement le secteur public. La FHF chiffre à 200 millions d'euros la perte de financement induite par cette réforme pour les EHPAD publics
• Le financement de moyens humains supplémentaires avec un taux d'un soignant par résident contre 6 soignants pour 10 résidents à ce jour, de meilleures conditions de travail et une formation adaptée en gérontologie
Certains syndicats, comme FO, menacent d'utiliser la grève totale comme moyen de faire entendre.
«Nous avons réussi à mobiliser largement. Nous ne pouvons en rester là», a déclaré Luc Delrue, secrétaire fédéral FO, tandis que la CGT dénonce «un gouvernement sourd et empreint de mépris».
L'opposition soutient les grévistes
Si le député de la France Insoumise, François Ruffin a appelé Agnès Buzyn a sortir son carnet de chèque en brandissant le sien dans l'hémicycle de l'assemblée nationale, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI a annoncé que son groupe allait demander aux ministres d'appliquer un moratoire sur la réforme tarifaire «qui saigne à blanc les Ehpad »
Pour les républicains, il y a urgence à repenser le modèle économique de la prise en charge du grand âge. Ils dénoncent les décrets d’application de la loi ASV (adaptation de la loi au vieillissement) concernant la convergence tarifaire, qui font courir des risques majeurs pour certains établissements qui ne pourront pas recruter davantage et parfois même diminuer leurs effectifs.
La ministre tente d'éteindre l'incendie
Ne niant pas les difficultés rencontrées par certains établissements, Agnès Buzin, a réaffirmé la nécessité de se restructurer. Elle fait valoir une enveloppe de 400 millions d'euros d'augmentation de crédits pour accompagner en douceur la réforme et a annoncé la nomination d'un médiateur. Elle a par ailleurs promis des propositions de revalorisation de carrière pour les aides soignants.
Crédit Photo CGT (extraite de la vidéo ci dessous)
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