Dépistage tardif du VIH : les experts alertent sur ce problème de santé publique en Europe
LONDRES, March 31 /PRNewswire/ -- Près de trois décennies après la découverte du VIH/SIDA, malgré des progrès thérapeutiques importants, il existe encore un nombre significatif de patients infectés par le VIH qui sont dépistés au stade avancé de la maladie, lorsqu'ils présentent une sévère immunosuppression. Chez les patients pris en charge tardivement, on observe une mortalité et une comorbidité plus élevées que chez les patients avec un diagnostic précoce, ce qui impacte leur qualité de vie.(2,3) En Europe, entre 15 à 38 % des personnes atteintes par le VIH sont dépistées tardivement, quand le taux de lymphocytes CD4 est faible, la charge virale élevée et le système immunitaire significativement affaibli.(1)
Les experts européens de la prise en charge du VIH se réunissent aujourd'hui autour de cette problématique dans le cadre d'une réunion sur le thème : "Le dépistage et la prise en charge du VIH tardifs en Europe", organisée avec le soutien de Bristol-Myers Squibb. Les sujets abordés portent sur la recherche et les conséquences du dépistage tardif, son impact sur la santé publique en Europe occidentale, le dépistage précoce et la prise en charge thérapeutique des personnes dépistées tardivement.
Conséquences pour le malade et la société
"Le dépistage tardif peut avoir des conséquences négatives pour le malade et pour la société au sens large. Les personnes dépistées tardivement ont un pronostic moins favorable, répondent moins bien aux traitements et présentent davantage de risques de transmission de la maladie" explique la co-présidente de la réunion, Marguerite Johnson, médecin généraliste et Directeur Médical du Service Infectiologie du Royal Free Hospital de Londres. "Cette réunion est essentielle, étant donnée la gravité de ce problème en Europe occidentale. En tant que professionnels de santé et citoyens, nous devons agir maintenant pour encourager le dépistage précoce du VIH et la prise en charge adaptée, tout en essayant de réduire la stigmatisation, souvent liée au diagnostic de VIH dans toutes les communautés."
Bien que les taux de prise en charge tardive varient en fonction de la définition utilisée(1), certaines études indiquent que :
Chez ces patients, on observe une proportion accrue d'infections opportunistes et de diverses maladies à court terme(3). Les patients pris en charge tardivement peuvent également présenter une réponse thérapeutique plus faible lorsqu'ils commencent un traitement antirétroviral hautement actif (HAART)(3) et rencontrer des problèmes de résistance aux traitements antirétroviraux.(3)
Il a été démontré que le diagnostic précoce permet d'obtenir des résultats plus favorables concernant la réduction de la mortalité globale à court terme (amélioration de 56 %) et de celle des patients contaminés lors d'un rapport hétérosexuel (32% d'amélioration).(1)
Le diagnostic précoce du VIH peut aussi aider à contrôler l'évolution de l'épidémie.(9)
Traiter plus tôt
Les dernières mises à jour des recommandations thérapeutiques de l'infection par le VIH préconisent aux patients et aux médecins d'envisager un traitement dès que le taux de lymphocytes CD4 atteint le nombre de 350 à 500 cellules/mm3.(9,10)
Selon les nouvelles recommandations thérapeutiques 2008 de la Société Internationale du SIDA (International AIDS Society, IAS), de nouvelles données confirment l'importance d'une prise en charge initiale avant que le taux de cellules CD4 ne tombe au-dessous de 350 cellules/mm3.(10) Les précédentes recommandations de l'IAS de 2006 préconisaient un traitement antirétroviral chez les patients asymptomatiques dont le taux de lymphocytes CD4 était inférieur ou égal à 200 cellules/mm3.(11) Selon les dernières recommandations, chez les patients ayant un taux de 350 CD4 cellules/mm3 ou plus, la décision concernant le moment de la mise en oeuvre du traitement doit être prise au cas par cas, en prenant en compte les comorbidités, les facteurs de risque liés à la progression vers le stade SIDA, ainsi que la volonté du patient d'entamer un traitement chronique.(10)
"Le traitement précoce permet d'obtenir la reconstitution immunitaire, la réduction de la progression vers le SIDA, la diminution du risque d'apparition des maladies opportuniste s et la réduction de mortalité", déclare le co-président de la réunion Jürgen Rockstroh, Directeur de la Clinique de l'Université de Bonn et professeur au sein du Département de Médecine à l'Université de Bonn, en Allemagne. "Grâce aux avancées de la recherche médicale, il existe aujourd'hui plusieurs options thérapeutiques que l'on peut mettre à disposition des patients ayant un taux faible de CD4, y compris les patients dépistés tardivement. Les traitements antirétroviraux permettent désormais aux personnes atteintes par le VIH de vivre plus longtemps et presque normalement."
Concernant le dépistage tardif :
Bien qu'il n'existe aucune définition exacte de la prise en charge tardive, la littérature clinique définit le plus souvent les patients pris en charge à un stade avancé de l'infection comme étant des patients qui présentent un taux faible de lymphocytes CD4 (moins de 200 cellules/mm3), et comme ceux chez qui le dépistage du VIH a été effectué dans les 3 mois avant le diagnostic du SIDA.(1) Certaines études ont également défini les patients pris en charge tardivement comme ceux présentant un taux de lymphocytes CD4 inférieur à 350/mm3.(1) Enfin, on définit par cette appellation les patients qui attendent plus de 6 mois entre le premier dépistage positif du VIH et une demande de soins(12), ou simplement ceux qui sollicitent des soins au-delà du stade avant lequel un traitement avait été recommandé.(1)
Les études montrent que 77 % des décès liés au SIDA peuvent concerner les patients pris en charge tardivement.(1) Selon ces données, le taux initial de lymphocytes CD4 était fortement corrélé à la probabilité de décès.(1,3) Chez les patients pris en charge tardivement, on observe une mortalité à court terme significative, plus élevée que chez les patients avec un diagnostic précoce de l'infection par le VIH.(3)
Bristol-Myers Squibb est une entreprise du médicament qui fait de la recherche de médicaments à fort potentiel d'innovation sa priorité. Bristol-Myers Squibb concentre aujourd'hui ses efforts sur des maladies graves pour lesquelles subsiste un vrai besoin médical encore insatisfait : le cancer, les maladies cardiovasculaires, le VIH et le Sida, les hépatites, les troubles psychiatriques, la douleur et la polyarthrite rhumatoïde. Bristol-Myers Squibb a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires mondial de 20.6 milliards de dollars, dont 17.17 milliards pour l'activité pharmaceutique et a investi 3.5 milliards de dollars dans ses activités de Recherche & Développement. En France, Bristol-Myers Squibb occupe le 7ème rang des entreprises du médicament avec un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros.
Pour plus d'information, consultez le site Internet : www.bmsfrance.fr
REFERENCES :
(1) Adler, A., et al. Late Diagnosis of HIV in Europe: Definitional and Public Health Challenges. AIDS Care; 2008; 1-10.
(2)2 Sanders, GD., et al. Cost-Effectiveness of Screening for HIV in the Era of Highly Active Antiretroviral Therapy. N Engl J Med; 2005; 352; 6.
(3) Girardi, E., et al. Late Diagnosis of HIV Infection: Epidemiological Features, Consequences and Strategies to Encourage Earlier Testing. J Acquir Immune Defic Syndr. 2007; 46: S3-S8.
(4) Castilla, J., et al. Late Diagnosis of HIV Infection in the Era of Highly Active Antiretroviral Therapy: Consequences on AIDS Incidence. AIDS. 2002; 16: 1945-51.
(5) Sullivan, A., et al. Newly Diagnosed HIV Infections: Review in UK and Ireland. BMJ. 2005; 330: 1301-2.
(6) Delpierre, C., et al. High-Risk Groups for Late Diagnosis of HIV Infection: A Need for Rethinking Testing Policy in the General Population. AIDS Patient Care and STDs. 2006; 20: 838-47.
(7) Borghi, V., et al. Late Presenters in an HIV Surveillance System in Italy During the Period 1992-2006. J Acquir Immune Defic Syndr. 2008; Nov 1; 49(3): 282-6.
(8) Brannstrom et al. Patients Unaware of their HIV Infection until AIDS Diagnosis in Sweden 1996-2002 - A Remaining Problem in the Highly Active Antiretroviral Therapy Era. INT J STD AIDS. 2005; 16: 702-6.
(9) BHIVA Treatment Guidelines Writing Group. British HIV Association Guidelines for the Treatment of HIV-1-infected Adults with Antiretroviral Therapy 2008. HIV Medicine. 2008; 9, 563-608.
(10) Hammer, S., et al. Antiretroviral Treatment of Adult HIV Infection - 2008 Recommendations of the International AIDS Society-USA Panel. JAMA. 2008; 300(5): 555-570.
(11) Hammer, SM., et al. Treatment of Adult HIV Infection: 2006 Recommendations of the International AIDS Society - USA. JAMA. 2006; 296(7) P827-843.
(12) Girardi, E., et al. Delayed Presentation and Late testing for HIV: Demographic and Behavioural Risk Factors in a Multicenter Study in Italy. JAIDS. 2004; 36: 951-59.
(13) Egger, M., et al. Prognosis of HIV-1-infected Patients Starting Highly Active Antiretroviral Therapy: A Collaborative Analysis of Prospective Studies. Lancet. 2002 Jul 13; 360(9327): 119-29.
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