Les risques potentiels d’un vaccin antipaludique
Selon une étude anglaise, une co-infection par plusieurs espèces de parasites du paludisme stabilise la parasitémie (taux de parasites dans le sang) chez l’homme. La co-infection est stabilisée par l'autorégulation de la densité des parasites ainsi que par la réponse immunitaire de l’hôte. Dans ces cas de co-infections par plusieurs espèces de Plasmodium, un vaccin anti-paludique dirigé contre une seule espèce favoriserait la multiplication des autres espèces présentes chez le malade.
Ces travaux, menés par M. Bruce (Département de Zoologie de l’Université d’Oxford, Angleterre) ont été réalisés sur une cohorte d’enfants de Nouvelle Guinée, infectés par plusieurs types de Plasmodium mais ne présentant pas de symptôme de la maladie.
Les résultats, publiés dans le dernier numéro de Science, démontrent que la population de chaque espèce de Plasmodium augmente de façon séquentielle chez l’hôte infecté.
En effet, la réponse immunitaire de l’hôte, spécifique à une espèce de Plasmodium, permet de réduire le nombre total de parasites de façon transitoire. Cependant, du fait du système d’autorégulation de la densité parasitaire, cette diminution est suivie de la multiplication des autres espèces de Plasmodium.
Les auteurs indiquent que dans les régions endémiques où les infections multiples sont courantes, l’utilisation d’un vaccin dirigé contre un seul type de Plasmodium provoquerait la multiplication des autres espèces dePlasmodium présentes chez les patients.
Source : Science, 4 Février 2000, Vol. 287, 845-848
Descripteur MESH : Parasites , Infection , Paludisme , Parasitémie , Sang , Science , Angleterre , Guinée , Maladie , Patients , Population , Zoologie