Epidémie de VIH en Afrique et infectivité des souches virales impliquées
Selon une nouvelle étude épidémiologique publiée dans le Lancet, l'épidémie de VIH en Afrique sub-saharienne et notamment en Ouganda ne peut être expliquée par une plus grande infectivité des sous-type de VIH-1 circulant dans la région.
L'importance relative des sous-types de VIH-1 est très variable selon les régions. En Europe et aux Etats-Unis, le sous-type B est prédominant alors qu'en Thaïlande, le B et le E occupent les premières places. En Afrique, l'épidémie est principalement imputable aux sous-types A, C et D.
Le travail de Gray et al. était destiné à calculer l'infectivité des sous-types de VIH-1 en Ouganda, c'est à dire la probabilité de transmission du virus au cours d'un rapport sexuel chez des couples séro-différents (discordants).
L'étude a été conduite dans la région de Rakai (Ouganda) où l'infection est principalement due aux sous-types A et D. Le risque de transmission a été mesuré grâce au suivi de 174 couples monogames et discordants. L'usage des préservatifs gratuits était encouragé ainsi que la communication du statut sérologique au partenaire séronégatif.
Le nombre moyen de rapports était de 8,9 par mois et déclinait avec l'âge et la charge virale. La probabilité de transmission du virus au cours d'un acte sexuel avec pénétration était de 0,0011 (IC 95 % = 0,0008 – 0,0015). A titre de comparaison, les auteurs soulignent que l'infectivité est de 0,0001 à 0,0014 en Europe et aux USA et de 0,002 en Thaïlande.
De plus, l'infectivité était positivement liée à la charge virale et à la présence d'ulcération génitale, symptômes de maladie(s) sexuellement transmissible(s) que l'on sait associe(s) à un risque plus élevé de transmission.
Selon les auteurs, l'infectivité calculée dans cette population indique que l'explosion de VIH-1 en Ouganda ne semble pas trouver sa source dans une infectivité accrue des sous-types A et D. Encore une fois, un contrôle efficace de la charge virale permettrait de réduire le risque de transmission dans cette population.
Source : Lancet 2001;357:1149-53.
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Afrique , Épidémiologie , Médecine tropicale , Médecine , Ouganda , Charge virale , Risque , Population , Probabilité , Europe , Thaïlande , Virus , Maladie , Infection , Travail , Communication