Un exemple des conséquences d'un mauvais usage des antibiotiques
L'utilisation inconsidérée d'antibiotiques a eu un effet direct sur l'émergence de souches bactériennes résistantes. Ce n'est pas sa seule conséquence. Une étude taiwanaise montre également que leur utilisation abusive peut retarder ou fausser un diagnostic de maladie infectieuse mais aussi non infectieuse.
Cette étude est présentée par Liu et al. dans la dernière parution des Archives of Internal Medicine. Dans un hôpital à Taiwan, les auteurs ont étudié l'exposition des patients à des agents antimicrobiens par des examens d'urine.
Sur les trois mois de l'étude, 1.182 patients ont été examinés et 444 admis à l'hôpital. Environ la moitié des patients admis (49,5 %) présentait une activité antimicrobienne dans l'urine.
Pour ce qui présentaient une infection, l'exposition à des antibiotiques était associée à un délai supplémentaire avant l'admission (risque relatif = 1,61).
Par ailleurs, des signes d'activité antimicrobienne dans l'urine augmentaient le risque de mauvais diagnostic ou de retard dans le diagnostic : 49 % des patients avec une infection étaient concernés par ces problèmes de diagnostic. Ceci était significatif pour les patients avec une infection (risque relatif = 1,91) ou sans infection (risque relatif = 1,87).
Ces résultats montrent qu'un usage excessif des antibiotiques avant une consultation peut poser des problèmes de diagnostic outre les risques de sélection de souches résistantes. Les auteurs notent toutefois que les médicaments antimicrobiens sont couramment utilisés de façon excessive à Taiwan.
Source : Arch Intern Med 2001;161:2366-70.
Descripteur MESH : Diagnostic , Maladie , Patients , Infection , Risque , Urine