Profils génétiques et pronostics des cancers du sein
Dans un article à paraître dans la revue PNAS, une équipe américaine décrit une méthode prédictive statistique du pronostic des cancers du sein. Ce test, basé sur l’étude statistique du profil d’expression génétique de cancers primaires, permet non seulement d’estimer l’évolution d’un type de cancer mais également d’associer chaque phénotype tumoral à un profil d’expression génétique.
West et al. décrivent dans cet article un modèle prédictif qui se base sur une série d’analyses réalisées à partir de la technologies des puces à ADN. Les profils génétiques déterminés à partir de ces analyses permettent de différencier la nature des tumeurs selon le niveau d’expression du récepteur aux œstrogène et également de prédire le phénotype des ganglions lymphatiques axillaires.
Des tumeurs de cancers du sein primaires provenant d’une banque de tissus congelés (Duke Breast Cancer SPORE frozen tissue bank, Etats-Unis) ont servi à réaliser cette étude.
Les tumeurs devaient remplir certains critères, à savoir posséder les phénotypes ‘positif aux récepteurs des œstrogène et de la progestérone’ ou bien le phénotype ‘négatif’ pour les deux types de récepteurs. De même les tumeurs devaient provenir d’un carcinome canalaire invasif et avoir un diamètre compris entre 1,5 et 5 cm.
Pour chaque cas, une curage axillaire a été réalisé. Chaque tumeur potentielle a été colorée, et l’ARN a été extrait de celles qui avaient un pourcentage de cellules tumorales supérieur à 60%. Chaque ARN a été analysé par hybridation avec des sondes spécifiques sur des ‘microarrays DNA chips’ (puces à ADN).
L’analyse statistique de l’expression des ARNm des 49 tumeurs retenues pour l’étude a permis d’obtenir un éventail représentatif et exhaustif des différentes tumeurs, qu’elles proviennent de cancers à phénotype négatif ou positif aux récepteurs hormonaux.
Les résultats de l’étude ont permis la classification des tumeurs selon leur phénotype positif ou négatif vis-à-vis des récepteurs aux oestrogènes et également selon le phénotype des ganglions lymphatiques (leur extension). De plus, le test a montré une corrélation entre le phénotype déterminé et le devenir clinique des cancers.
Les auteurs de l’étude concluent sur le fait que l’on peut désormais avoir recours à l’analyse statistique du profil génétique pour déterminer le devenir clinique du cancer du sein et surtout prédire le devenir phénotypique des ganglions axillaires sans avoir recours à la dissection.
Source : PNAS 25 septembre 2001;98(20):11462-67.
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