Maladie cardiovasculaire, Interleukine-6 et mortalité chez la femme âgée

Une étude parue dans la revue Circulation montre que chez la femme âgée, la présence d’une maladie cardiovasculaire affecte le risque de mortalité associé au taux d’interleukine-6. Plus ce taux est élevé, plus le risque est important.

Chez la personne âgée, l’inflammation chronique systémique est associée à la mortalité toutes causes confondues. Le Dr S. Volpato du National Institute on Aging à Bethesda (USA) et ses collaborateurs ont voulu savoir si une maladie chronique spécifique, particulièrement une maladie cardiovasculaire, affectait l’association entre le taux d’interleukine-6 (IL-6) et la mortalité chez la femme âgée invalide.

Un total de 620 femmes âgées d’au moins 65 ans ont été suivi pendant 3 ans. Le taux d’IL-6 a été mesuré à l’entrée dans l’étude. La présence et la sévérité de diverses affections ont été déterminées en utilisant des critères standards.

L’étude montre que les femmes ayant le taux le plus élevé d’IL-6 ont un risque plus important de décès toutes causes confondues, comparé aux femmes ayant le taux le plus faible.

La présence d’une maladie cardiovasculaire affecte fortement le risque de mortalité associé au taux d’IL-6.

Parmi les femmes souffrant d’une maladie cardiovasculaire, celles ayant le taux d’IL-6 le plus élevé, ont un risque 4 fois plus important de décès, comparé aux femmes ayant le taux le plus faible (risque relatif = 4,6 ; IC 95 % = 2,0-10,5).

Chez les femmes ne souffrant pas d’une maladie cardiovasculaire, le risque relatif de mortalité associé au taux d’IL-6 est beaucoup plus faible et il n’est pas significatif.

Lorsqu’on tient compte de toutes les maladies chroniques et des mesures de la sévérité de celles-ci, les résultats ne changent pas.

Les auteurs concluent que la mesure du taux d’IL-6 peut être utile pour identifier les patients cardiaques âgés à haut risque de décés, sur une période de 3 ans. L’inflammation systémique, déterminée par le taux d’IL-6, peut être associée à l’évolution clinique de ces patients.

Source : Circulation 2001 ; 103 : 947-953