Mobilisation contre le cancer du col de l’utérus : intensifier la prévention et le dépistage

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’Institut national du cancer (INCa) rappelle l’importance de renforcer la prévention et le dépistage du cancer du col de l’utérus. Chaque année, environ 3 160 femmes sont diagnostiquées en France, et 1 100 en décèdent. Pourtant, ce cancer pourrait être évité grâce à la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) dès 11 ans et un dépistage régulier entre 25 et 65 ans.

Prévention et dépistage : des outils clés pour éradiquer le cancer du col de l’utérus

L’élimination du cancer du col de l’utérus repose sur deux leviers essentiels : la couverture vaccinale et le dépistage. Actuellement, 40 % des femmes concernées ne se font pas dépister régulièrement, une situation particulièrement préoccupante chez les femmes de plus de 50 ans (une sur deux entre 50 et 65 ans), celles en situation de précarité ou souffrant de maladies chroniques.

Le dépistage permet d’identifier des lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent en cancer, évitant ainsi 9 cas sur 10. Quant à la vaccination contre les HPV, elle offre une protection efficace contre 90 % des infections à l’origine des cancers du col de l’utérus et d’autres cancers génitaux.

L’impact positif de la vaccination est confirmé par des études internationales. Une recherche menée**

en Suède entre 2006 et 2017 sur plus de 1,6 million de jeunes femmes a montré une réduction significative du risque de cancer du col de l’utérus chez celles vaccinées avant 17 ans.

Un engagement politique et associatif pour une meilleure prise en charge

Face à ces enjeux de santé publique, l’État s’engage à renforcer la lutte contre le cancer du col de l’utérus. Le 4 février dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les cancers, Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, a annoncé une stratégie nationale visant à éliminer ce cancer. Elle repose sur trois axes prioritaires : l’amélioration de la vaccination, l’intensification du dépistage et un accès facilité aux soins.

Les associations jouent également un rôle central dans la sensibilisation et l’accompagnement des patientes. Le 6 février, Nicolas Scotté, directeur général de l’INCa, a rencontré les membres de l’association IMAGYN, engagée auprès des femmes atteintes de cancers gynécologiques. Ces échanges ont permis de souligner l’importance du travail des bénévoles et de mettre en avant les initiatives locales pour mieux informer et soutenir les patientes.

Une mobilisation collective nécessaire

L’élimination du cancer du col de l’utérus nécessite une mobilisation collective. Les professionnels de santé, les institutions et le grand public doivent s’engager activement pour améliorer la couverture vaccinale et encourager les femmes à se faire dépister. Une meilleure sensibilisation et un accès facilité aux dispositifs de prévention sont indispensables pour réduire l’incidence et la mortalité liées à cette maladie évitable.