Kinés : Une proposition de loi pour moderniser la profession
La kinésithérapie en France pourrait connaitre une transformation majeure grâce à une proposition de loi ambitieuse initiée par le député Stéphane Viry. Ce texte, soutenu par la Fédération Française des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) et d'autres syndicats, vise à moderniser la profession et à améliorer l'accès aux soins pour les Français. Voici un aperçu des mesures clés de cette proposition qui pourrait bien redéfinir le paysage de la kinésithérapie en France.
Intégration dans les rendez-vous de prévention
L'une des mesures phares de cette proposition est l'intégration des kinésithérapeutes dans les rendez-vous de prévention. Cette inclusion reconnaît le rôle essentiel des kinésithérapeutes dans la prévention des troubles musculosquelettiques et autres pathologies, permettant une intervention rapide et efficace pour prévenir des complications plus graves.
Prescription d'activité physique adaptée
La proposition de loi prévoit également de permettre aux kinésithérapeutes de prescrire de l'activité physique adaptée (APA). Cette mesure vise à encourager l'activité physique pour prévenir les chutes, les maladies chroniques comme le diabète et l'obésité, et à lutter contre la sédentarité.
Accès direct aux soins
Actuellement, l'accès direct aux kinésithérapeutes est limité et souvent nécessite une prescription médicale. La nouvelle proposition de loi cherche à lever cette restriction, permettant aux patients de consulter directement un kinésithérapeute sans passer par un médecin, ce qui pourrait désengorger les services d'urgence et améliorer l'efficacité du système de santé.
Reconnaissance du métier de kinésithérapeute coordonnateur
Une autre avancée significative est la reconnaissance du rôle de kinésithérapeute coordonnateur, notamment dans les établissements de santé. Ce poste permettrait de coordonner les soins de rééducation et de réadaptation, améliorant ainsi la qualité des prises en charge et la vie professionnelle des kinésithérapeutes.
Elargissement du droit de prescription
La proposition de loi envisage d'élargir le droit de prescription des kinésithérapeutes, leur permettant de prescrire certains médicaments, actes d'imagerie et arrêts maladie de courte durée. Cette mesure vise à rendre la prise en charge des patients plus fluide et efficace.
Changement de dénomination
Enfin, la proposition de loi suggère de changer la dénomination de la profession de « masseur-kinésithérapeute » à simplement « kinésithérapeute ». Ce changement vise à mieux refléter la réalité de la pratique actuelle et à valoriser la profession.
Sébastien Guérard, président de la FFMKR, a déclaré : « La rénovation du cadre légal de la profession n’est pas une coquetterie : chaque jour, des dizaines de milliers de Français subissent concrètement les effets d’une kinésithérapie encore entravée par un carcan anachronique. Il n’est pas justifié que les patients ne puissent accéder directement aux kinésithérapeutes sans prescription médicale, alors qu’ils peuvent consulter librement les ostéopathes ; il n’est pas plus normal que les kinésithérapeutes soient exclus des rendez-vous de prévention, ou soient empêchés de prescrire de l’activité physique adaptée (APA) ! » [1]
Cette proposition de loi, qui bénéficie d'un large soutien parmi les kinésithérapeutes et les parlementaires de différents bords politiques, pourrait être inscrite à l'agenda législatif dans les mois à venir. Elle représente une opportunité unique de moderniser la kinésithérapie en France, en renforçant son rôle dans le système de santé et en améliorant l'accès aux soins pour tous les Français.
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