Le vaccin anti-VPH : une barrière efficace contre divers cancers
Le vaccin contre le papillomavirus humain (VPH) prouve son efficacité non seulement contre les infections, mais également contre plusieurs types de cancers, y compris ceux du col de l'utérus et de la tête et du cou. Cette découverte a été présentée le 23 mai lors d'une conférence de presse en préparation de la réunion annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) 2024, qui se tiendra du 31 mai au 4 juin à Chicago, Illinois.
Réduction des risques de cancer chez les hommes
L'étude révèle que les hommes ayant reçu le vaccin contre le VPH présentent un risque réduit de 56% de développer des cancers de la tête et du cou. Le Dr Glenn J. Hanna, directeur du Centre pour l'Innovation Thérapeutique en Cancérologie au Dana-Farber Cancer Institute, a déclaré : « Nous savons que le vaccin contre le VPH diminue les taux d'infection orale par le VPH, mais cette étude montre que chez les garçons et les hommes en particulier, la vaccination réduit le risque de cancers oropharyngés liés au VPH. Le vaccin contre le VPH est une prévention contre le cancer. »
Dirigée par Jefferson DeKloe de l'Université Thomas Jefferson, l'étude a analysé les données de la base TriNetX des États-Unis, comparant les risques de cancer entre 1 706 539 patients vaccinés et 1 706 538 patients non vaccinés, âgés de 9 à 39 ans. Les résultats montrent que les hommes vaccinés ont un risque réduit de 54% pour tous les cancers liés au VPH et de 56% pour les cancers de la tête et du cou par rapport aux hommes non vaccinés.
Impact du vaccin chez les femmes
Chez les femmes, la vaccination contre le VPH a permis de réduire le risque de tous les cancers liés au VPH de 27% et le risque de cancer du col de l'utérus de 54%. Bien que la réduction de 33% du risque de cancers de la tête et du cou chez les femmes vaccinées ne soit pas statistiquement significative, d'autres bénéfices ont été observés. Les femmes vaccinées présentaient un risque réduit de développer des lésions précancéreuses du col de l'utérus et nécessitaient moins souvent des interventions chirurgicales pour traiter et prévenir ces lésions.
Signification et prochaines étapes
Malgré ces résultats prometteurs, les taux de vaccination contre le VPH restent relativement bas aux États-Unis, avec moins de 60% des adolescents de 15 à 17 ans vaccinés en 2022, selon le CDC. Le Dr Schuchter a souligné l'importance d'améliorer ces taux pour réduire le fardeau du cancer : « Il est crucial que les jeunes filles et les jeunes garçons soient vaccinés pour prévenir l'infection par le VPH et, par conséquent, réduire le risque de cancer. »
Jefferson DeKloe a également souligné la nécessité de trouver des interventions efficaces pour augmenter les taux de vaccination contre le VPH, affirmant que cela est essentiel pour réduire les cas de cancers liés à ce virus aux États-Unis. Les prochaines étapes incluront l'examen des résultats chez les personnes vaccinées de plus de 39 ans, l'analyse des effets du vaccin en fonction de l'âge de la vaccination et l'identification des populations moins susceptibles de se faire vacciner.
Cette étude n'a reçu aucun financement externe et constitue une avancée significative dans la compréhension de l'impact global de la vaccination contre le VPH.
“On a désormais un argument de santé publique puissant pour convaincre les adolescents (2 doses à 2 mois d’intervalle entre 11 et 14 ans, une 3ème dose six mois plus tard si commencée après l’âge de 15 ans) des deux sexes à se faire vacciner contre le Papillomavirus.” Antoine Flauhault sur X
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