Problèmes de santé : les infirmières et aides-soignantes deux fois plus touchées que la population générale selon le baromètre Odoxa
Les résultats du Baromètre Santé Odoxa pour la Mutualité Nationale des Hospitaliers (MNH) et le Figaro santé mettent en lumière la nécessité d'accorder une attention particulière à la santé des femmes en général et des soignantes en particulier.
Les résultats de l’enquête montrent que les femmes sont plus nombreuses à être affectées par des problèmes de santé que les hommes, et cette situation est encore plus préoccupante chez les soignantes, notamment chez les infirmières et aides-soignantes qui sont deux fois plus nombreuses que la population générale à avoir été affectées par des problèmes de santé. Les femmes se retrouvent également avec une charge mentale beaucoup plus importante, en s’occupant 10 fois plus des tâches ménagères que les hommes. Cette situation est encore plus problématique chez les hospitalières, qui doivent assumer une charge de travail encore plus importante.
En outre, le baromètre révèle que la santé des femmes est considérée comme le parent pauvre des politiques de santé publique, et il existe des problèmes de santé publique spécifiquement féminins tels que la précarité menstruelle, les problèmes de règles douloureuses et la vaccination HPV, qui ne sont pas suffisamment pris en compte. Au travail, les femmes subissent des discriminations en raison de leur sexe, sont victimes de comportements sexistes et de violences sexuelles, et sont confrontées à des incivilités et violences verbales plus fréquentes que les hommes, en particulier chez les soignantes.
Où en est la santé des Françaises et des Français ? Et celle des soignants/es à l’hôpital ?
- Les femmes se sentent en moins bonne santé que les hommes (-3 points) et sont plus nombreuses à être affectées par des problèmes de santé (39 % ; soit 2 points de plus).
- C’est encore pire auprès des soignantes : les infirmières et aides-soignantes sont deux fois plus nombreuses que la population générale à avoir été affectées par des problèmes de santé.
- « Charge mentale » : les femmes s’occupent 10 fois plus des tâches ménagères que les hommes (48 % vs 5 %) et les hospitalières, 20 fois plus !
- D’ailleurs, 6 femmes sur 10 et 7 soignantes sur 10 pensent que la santé des femmes est le parent pauvre des politiques de santé publique.
- Pourtant les sujets de santé publique spécifiquement féminins sont patents : 13 % des femmes sont concernées par la précarité menstruelle et un tiers des jeunes femmes de moins de 35 ans ont des problèmes de règles douloureuses. Quant à la vaccination HPV elle est encore bien faible : seulement 14 % des Françaises ont été vaccinées, et 43 % auprès des 18-35 ans.
Et au travail ? Quel est son impact sur la santé des femmes et des soignantes ?
- Pour 51 % des Françaises et surtout 72 % des soignantes être enceinte au travail pénaliserait leur évolution de la carrière
- 17 % des femmes ont déjà subi une discrimination au travail en raison de leur sexe, plus de 4 femmes sur 10 (43 %) ont déjà été victimes de comportements sexistes au travail et près d’1 femme sur 5 (18 %) a déjà été victime de violences sexuelles au travail
- Les incivilités et violences verbales au travail concernent un quart des actifs, et plus souvent les femmes que les hommes (3 à 5 pts de plus). Les soignants et surtout les soignantes sont presque 3 fois plus nombreux à les vivre que leurs concitoyens : 73 % et 67 %.
- C’est ce qui explique que les soignantes bien plus que les autres actifs assurent que leur travail leur provoque un stress important (79 %), implique une pénibilité importante (71 %) et a un impact négatif sur leur santé (74 %)
- Résultat, alors que les trois-quarts des Français se disent « satisfaits » de leur travail, les soignantes sont 1 sur 2 à se dire « insatisfaites » et 59 % d’entre elles envisagent même de quitter leur emploi à cause de ses conséquences pour leur santé (contre 40 % des femmes actives et 33 % des hommes actifs).
Face à ces constats alarmants, il semble impératif de prendre des mesures pour favoriser la santé des femmes, en particulier dans le milieu professionnel et à l’hôpital. Les politiques de santé publique devraient tenir compte de ces résultats pour soutenir les femmes et les soignantes en créant un environnement de travail plus favorable à leur santé, afin qu’elles puissent fournir des soins de qualité à leurs patients.
Les employeurs devraient également prendre des mesures pour garantir un environnement de travail qui favorise la santé des femmes et élimine les discriminations , les comportements sexistes tout en mettant en place des politiques de conciliation travail-famille.
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Descripteur MESH : Santé , Population , Femmes , Santé des femmes , Attention , Lumière , Travail , Hommes , Santé publique , Vaccination , Sexe , Environnement , Charge de travail , Emploi , Patients , Soins , Famille