53 médecins hospitaliers démissionnent de leur mandat administratif à l’hôpital du mans
La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. 53 chirurgiens et anesthésistes de l’hôpital du Mans ont envoyé une lettre de démission administrative au ministre de la Santé, François Braun.
Leur raison ? La pénurie de médecins et les fermetures répétées de lits d’hôpitaux, qui ont créé une pression intenable pour le personnel paramédical. Le collectif des médecins démissionnaires reste déterminé à aider leurs patients, mais ils ont décidé de quitter toutes leurs fonctions et responsabilités administratives.
C’est un véritable cri du cœur que les médecins ont adressé au ministre de la Santé, ainsi qu’à l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire, aux députés et sénateurs de la Sarthe, et au maire du Mans, Stéphane Le Foll, qui préside également le Conseil de surveillance de l’hôpital. Le collectif espère que leur action retiendra l’attention de ces responsables politiques, qui ont le pouvoir de changer les choses.
Le collectif de chirurgiens et anesthésistes démissionnaires raconte une année 2022 difficile, marquée par un afflux de patients généré par les fermetures de services d’urgence en Sarthe et en Mayenne. Avec une moyenne de 80 interventions chirurgicales par jour, le Centre Hospitalier était surchargé. Le personnel paramédical, déjà sous pression, a été soumis à une charge de travail démesurée, avec des patients atteints de pathologies complexes. Faute de personnel en nombre suffisant, la direction de l’hôpital a été contrainte de fermer 60 lits de chirurgie conventionnelle sur 150.
Le manque de personnel a également conduit à la déprogrammation de 110 opérations chirurgicales depuis janvier 2023, certaines concernant des patients atteints de cancer. Le collectif se prépare à réduire de moitié ses activités de chirurgie programmées faute de personnel paramédical en nombre suffisant.
Le collectif de chirurgiens et anesthésistes dénonce également les effets de la loi Rist, qui encadre la rémunération des médecins travaillant en intérim à l’hôpital. Selon eux, cette loi fragilisera encore plus l’hôpital public, qui risque de devoir fermer la moitié de ses salles d’opération faute de pouvoir endormir les malades. Ils rappellent que cette loi ne s’applique pas aux cliniques privées.
Les médecins démissionnaires restent fidèles à leur serment d’Hippocrate et continueront de soigner leurs patients. Toutefois, ils démissionnent de leur fonction administrative, notamment en tant que chef de service et membre des commissions d’organisation.
Le président du Conseil départemental de la Sarthe, Dominique Le Mèner, a écrit au ministre de la Santé pour lui faire part des inquiétudes des médecins. Il a dénoncé une situation qui engendre une perte de chances pour les Sarthois dont les opérations sont déprogrammées, qui ne bénéficient plus des garanties minimales que doit leur apporter un système de soins hospitalier.
Source : France Bleu
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