La FHF alerte sur la vulnérabilité financière des hôpitaux publics face à l'ONDAM 2024
Après une année 2023 marquée par de nombreux défis pour les hôpitaux publics français, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a publié un communiqué exprimant ses inquiétudes face à l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) 2024. Cette préoccupation intervient dans un contexte de fragilisation de la santé publique, d'évolution des relations de travail et de chocs extérieurs liés à la situation internationale.
Choc de l'après-Covid et instabilité financière
La crise sanitaire qui a perduré pendant trois ans a laissé des séquelles majeures sur les établissements de santé. En 2022, la France a vu son offre de soins se contracter, autant dans le domaine sanitaire que médico-social, peinant à se rétablir progressivement. En parallèle, les hôpitaux publics font face à une "dette de santé publique" causée par cette même crise et les vagues épidémiques successives.
Le contexte post-Covid a engendré une déstabilisation du modèle de financement des hôpitaux publics. D'une part, la crise d'attractivité a conduit à des fermetures de lits, entrainant une diminution des recettes et un impact significatif sur leur situation financière. D'autre part, les hôpitaux se heurtent à trois chocs extérieurs qui pèsent lourdement sur leurs dépenses : un financement incomplet du Ségur, des surcoûts énergétiques considérables et l'inflation accompagnée de ses effets annexes.
Des efforts constants face à une réalité intransigeante
Malgré ces défis, les hôpitaux publics sont déterminés à poursuivre leurs efforts en matière de politique d'achats, de contrôle des opérations de travaux et d'engagement envers le développement durable.
Parallèlement, le Gouvernement, avec le Ségur de la Santé, a amorcé un large ensemble de réformes visant à améliorer l'attractivité des établissements. Cependant, bien que certains types d'hôpitaux montrent des signes d'une reprise modérée des recrutements, le nombre de départs demeure préoccupant.
Dans ce contexte, l'éventuelle contraction des ressources financières en 2024 risquerait d'aggraver la situation. Il est donc essentiel de maintenir un cap stable pour garantir l'accès aux soins pour tous.
Une seule priorité : rétablir la sérénité des établissements publics de santé
Selon la FHF, l'objectif primordial de la politique hospitalière, dans un contexte post-Covid, doit être de restaurer la sérénité des hôpitaux publics. Pour ce faire, un ajustement de l'ONDAM 2023 est impératif pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation financière des hôpitaux. La FHF plaide pour une augmentation de 1,5 milliard d'euros de l'ONDAM 2023 pour couvrir l'évolution des coûts et des prix, en particulier de l'énergie.
Par ailleurs, l'ONDAM 2024 doit permettre un financement adéquat des hôpitaux publics pour rétablir l'offre de soins. Une priorité doit être accordée à la valorisation du travail en dehors des horaires conventionnels, notamment les week-ends, et aux réflexions sur le statut des Chefs de cliniques-Assistants des hôpitaux.
Vers une alerte des pouvoirs publics
En conclusion, la FHF juge nécessaire d'interpeller les pouvoirs publics sur ces problématiques. Un ONDAM 2024 sous-estimé pourrait conduire à une réapparition des plans de performance et des politiques d'austérité. Ainsi, la FHF, avec les présidents de plusieurs conférences, incite à une prise de conscience urgente de cette situation critique.
Crédit photo : DepositPhotos
Descripteur MESH : Hôpitaux , Hôpitaux publics , Face , Santé , Travail , France , Santé publique , Assurance , Assurance maladie , Maladie , Soins , Politique , Gouvernement , Établissements de santé , Conscience , Lits , Conférences