Bronchiolite : la crise annoncée et encore une fois négligée
Les niveaux d’hospitalisations pédiatriques sans précédent depuis 10 ans, engendrés par l’épidémie de bronchiolite d’après François Braun, imposent le plan blanc dans les hôpitaux, mais n’incitent toujours pas le gouvernement à prendre de mesures de prévention.
Pourtant, déjà en 2019, l’épidémie de bronchiolite avait conduit à la saturation des services d’urgence et de réanimation pédiatriques en imposant des transferts d’enfants en province, un risque pour le petit patient et une épreuve pour sa famille1. La pandémie a rappelé que beaucoup de virus respiratoires se transmettent dans l’air. Elle a mis en lumière toutes les solutions technologiques disponibles. Cependant, l’effort massif de purification de l’air dans les établissements recevant du public promis en avril par Emmanuel Macron n’a pas été réalisé.
La seule solution restante est donc à présent la réintroduction du port du masque obligatoire dans les lieux clos et non ventilés, en commençant par les écoles. Les plus jeunes membres de la société sont en danger. Porter le masque pour protéger les nourrissons est un acte citoyen, l’imposer une responsabilité des autorités.
Cependant, les autorités n’imposent pas le masque et ne prennent aucune autre décision protectrice envers les nourrissons : aucun protocole dans les crèches, à l’école, dans les établissements scolaires, aucun plan national pour améliorer la qualité de l’air intérieur, la Haute Autorité de Santé (HAS) ne s’est toujours pas prononcée sur la vaccination contre le Covid-19 pour les enfants de moins de 5 ans, en dépit des recommandations de l’Agence européenne des médicaments (EMA) 2.
Un vaccin qui pourrait se révéler très utile : le terme « bronchiolite » désigne un syndrome pouvant être causé par de nombreux virus, dont le VRS, des adénovirus, des rhinovirus et le SARS-Cov-2. Dès fin 2021 les données d’Afrique du Sud ont montré que le premier syndrome induit par Omicron chez les enfants hospitalisés en bas âge est la bronchiolite. Face à une épidémie de « bronchiolite » sans précédent, le VRS, considéré avant 2020 le virus le plus fréquemment à l’origine des bronchiolites, semble moins circuler que dans le passé (données Santé Publique France). Le vaccin contre le Covid-19 pourrait réduire les formes graves dues au SARS-Cov-2.
Face à cette crise attendue, la communication institutionnelle, relayée par les médias, a banni le mot Covid-19. Des spécialistes expliquent sans sourciller que le confinement de 2020 serait responsable de bronchiolites chez des enfants qui sont nées près de 3 ans plus tard, et les antivax dénoncent l’effet des injections expérimentales, ignorant visiblement que l’EMA a recommandé de passer à une AMM standard pour les vaccins à ARN 3.
Tout est mieux que d’admettre qu’avoir choisi de laisser circuler librement le SARS-Cov-2 a des conséquences : aujourd’hui ce sont les nourrissons qui les paient.
Crédit photo : DepositPhotos
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