Les sages-femmes en grève du 22 au 25 octobre
Et de quatre ! C’est le quatrième appel à la grève des sages-femmes depuis la rentrée de septembre. 4 nouvelles journées de mobilisation sont prévues du 22 au 25 décembre à l’appel de l’Union Nationale et Syndicale des Sages Femmes.
En sous-effectifs, épuisées, en colère contre Olivier Veran, les sages-femmes entendent maintenir la pression sur le gouvernement en dépit des réquisitions régulières qui rendent de facto leur mouvement peu visible.
Si la profession a été écartée des négociations du Ségur de la santé, les sages-femmes travaillant à l’hôpital ont fait l’objet d’un rattrapage partiel. Elles ont en effet obtenu l’équivalent de 183 euros net par mois si l’on fie aux annonces du ministre. Des chiffres bien en deçà des 600 euros par mois préconisés dans un rapport de l’IGAS en date du 10 septembre pour maintenir l’attractivité de la profession dont les études devraient passer à BAC 6.
Si l’UNSSF a accueilli favorablement le maintien des sages-femmes hospitalières dans la fonction publique par la création d’une filière médicale, elle déplore que la revalorisation salariale qui leur a été proposée ne soit pas à la hauteur.
L’UNSSF réclame :
- Une réécriture urgente des décrets de périnatalité en y intégrant des ratios de professionnels par secteur d’activité afin de garantir une qualité de vie au travail et une prise en charge respectueuse des familles,
- Une augmentation des rémunérations tout mode d’exercice confondu,
- Une augmentation du budget dédié à la CNAM avant la reprise des négociations de l’avenant 5 à la convention nationale des sages-femmes libérales,
- La visibilité des sages-femmes managers en périnatalité dans la gouvernance de l’hôpital,
- L’engagement de l’intégration universitaire de la formation des sages-femmes.
Un sous-effectif critique pour la santé des mamans et nouveau-nés
« Nous arrivons au point de rupture : il manque plus d’un tiers de l’effectif », explique Laetitia pour 20 minutes. « Il reste 60 sages-femmes, on devrait normalement être 90 à 110, reprend-elle. Si on suit les recommandations, il faudrait être huit sages-femmes alors qu’on est six la journée et cinq la nuit. »
Les gynécologues solidaires
Dans un communiqué le CNGOF soutient le mouvement des sages-femmes.
« Depuis plusieurs années, des évolutions liées aux réorganisations hospitalières, avec notamment des regroupements de maternités et l’émergence de pôles de périnatalité importants en termes d’activité, ont modifié les rythmes, la nature et la pénibilité du travail des sages-femmes. Ces évolutions, associées à la diversification des possibilités d’activités extrahospitalières pour les sages-femmes, ont conduit à une baisse de l’attractivité des carrières hospitalières, en particulier lorsque celles-ci comportent une activité en salle de naissance ou aux urgences de la maternité.
La pénurie croissante de sages-femmes hospitalières est responsable dans de plus en plus d’établissements de fermetures de consultations prénatales, d’arrêt des cours de préparation à la naissance et à la parentalité, de fermeture de plages d’échographie, de consultation d’orthogénie, voire de fonctionnement en mode dégradé avec sous-effectifs dans les salles de naissance et multiplication des transferts de femmes enceintes en travail. Cette situation est préoccupante, car à très haut risque sanitaire. La santé maternelle et périnatale est directement menacée par cette offre de soin dégradée et les perspectives à court et moyen termes ne permettent pas d’être optimistes.
Outre l’impact sur la qualité des soins et celui sur la santé de la mère et de l’enfant, cela a aussi pour effet d’altérer plus encore l’attractivité des activités hospitalières pour les sages-femmes et d’engager le secteur périnatal dans un cycle qui conduira à la dégradation de l’offre et de la qualité des soins.
Les sages-femmes jouent un rôle fondamental dans les maternités publiques et privées. Rôle fondamental aussi bien dans les secteurs d’urgence comme la salle de naissance, que dans les secteurs d’hospitalisation ou de consultation. Il est urgent de rendre les carrières hospitalières des sages-femmes plus attractives. »
Prendre en compte la pénibilité et le manque d'attractivité de la profession de sage-femme c'est garantir la sécurité des femmes et de leur nouveau né.
— Sénatrices et sénateurs socialistes au Sénat (@senateursPS) October 6, 2021
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