#SegurDeLaSante : les médecins de ville dénoncent un « Ségur de l’hôpital »
Après la signature des accords du « Ségur de la Santé », les organisations représentant la médecine de ville et les médecins libéraux ont clairement manifesté le sentiment d’avoir été exclues de négociations qui auraient dû porter sur l’ensemble du système de santé et non pas uniquement sur le secteur hospitalier. Elles dénoncent toutes un « Ségur de l’hôpital ».
Si le Dr Marty, président de l’UFML-S se réjouit du principe d’une revalorisation pour le personnel de l’hospitalisation publique et privée, il reste plus dubitatif sur le niveau de cette revalorisation et leur pérennité dans les années à venir sans augmentation claire de l’ONDAM qui fixe le niveau des dépenses de santé en France. Il reste par ailleurs en attende des décisions du gouvernement sur la gouvernance qui pour le moment n’ont pas été clarifiées. L’enjeu serait de redonner plus de pouvoir aux équipes de soignants et d’éviter que ce soit le gouvernement qui nomme leurs représentants.
Enfin il pointe l’absence totale d’avancée concernant la médecine de ville alors que les syndicats représentant la médecine de ville participaient au « Ségur de la Santé »
« C’est officiel, les médecins et les soignants de villes ont été écartés du #SegurDeLaSante. Pas un mot, pas un acte pour ceux qui ont payé le plus lourd tribut au #Covid_19. Curieux et inquiétant système qui écarte et fait disparaitre la moitié de ses acteurs » Dr Marty
«Ségur de la Santé» : «Il n’y a rien eu sur la médecine de ville, on a écarté la moitié de ceux qui soignent dans ce pays» #HôpitalPublic #Santé @Drmartyufml pic.twitter.com/vKbBQQALBD
— RT France (@RTenfrancais) July 14, 2020
Le Dr Philippe Vermesch, président du SML est peu ou prou sur la même ligne. « On a parlé que de l’hôpital pendant ce Ségur ».
« Des années qu’on nous met le couteau sous la gorge. Qu’on retient nos stylos pour économiser sur nos prescriptions. Qu’on nous explique qu’il faut dépenser moins et faire plus. Qu’on décourage les jeunes avec un acte médical à 25 euros. Et qu’on nous explique qu’il n’y a pas “d’argent magique”.
Alors, d’où vient ce “pognon de dingue” que le Gouvernement va investir sur l’hôpital ? Et pourquoi fait-on comme si les libéraux n’avaient besoin de rien ? Le Ségur de la santé n’aura été finalement qu’un Ségur de l’hôpital. Mais il fallait annoncer la couleur dès le départ.
À moins que le nouveau Premier ministre ne décide de s’intéresser aussi au sort des médecins libéraux. Le SML a demandé un investissement de 4 milliards d’euros sur les actes, la création d’actes nouveaux, par exemple la création d’un acte de coordination avec les autres professionnels de santé et la libération des initiatives de terrain menées par les libéraux pour améliorer l’organisation des soins et la coordination.
Investir sur l’hôpital oui, mais pas sans investir sur la ville, sans quoi la prochaine crise sanitaire ne sera pas celle à laquelle on s’attend. »
Pour MG France, « Malheureusement, et comme pendant la crise COVID, tout se passe comme si les médecins généralistes n’existaient pas… Organisation d’une régulation libérale territoriale et d’une réponse coordonnée aux demandes de soins non programmés, financement des projets de CPTS, développement des équipes de soins primaires, revalorisation de la visite à domicile : les attentes des médecins généralistes pour enfin garantir à notre pays un système de santé adapté aux besoins de la population sont bien connues. La réponse du gouvernement se mesurera à ses engagements en faveur de négociations conventionnelles dotées de moyens suffisants pour aboutir à cet objectif.
L’absence d’engagements pour la médecine générale dans les tout prochains jours signifierait que l’oubli de la médecine générale était volontaire et que le Ségur de la santé n’était que le Ségur de l’hôpital.»
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