#InfirmièresOubliées : faiblement mobilisés, les infirmiers obtiennent une bonne couverture médiatique
Malgré l’appel unitaire lancé par les organisations représentatives de la profession, les infirmiers et les infirmières se sont faiblement mobilisés le 20 novembre dernier. S’ils n’ont pas pu rencontrer la ministre de la Santé, ils ont en revanche obtenu une excellente couverture médiatique qui laisse espérer aux leaders syndicaux un rebond du mouvement.
Même si les conditions climatiques n'étaient pas favorables, les infirmiers se sont mobilisés partout en France devant les préfectures en région et aux portes du ministère de la Santé à Paris pour exprimer leur colère face au peu de considération des pouvoirs publics à leur égard. Si l’appel des organisations syndicales était unitaire, force est de constater que la mobilisation n’était pas au rendez-vous. À peine 200 en Paris, entre 1000 et 2000 en France selon les estimations.
Sur le pavé, les banderoles annoncent la couleur : les infirmières sont en colère. Les revendications sont multiples : épuisement professionnel, dégradation des conditions de travail, maltraitances des patients, négociations conventionnelles au point au mort, mépris gouvernemental, le financement inutile des 4000 postes d’assistants médicaux qui viennent empiéter sur leur compétence, leur absence du plan Ma Santé 2022 trop médico-centré,...
Au ministère de la Santé, les infirmiers espéraient rencontrer Agnès BUZYN la ministre de la Santé et des Solidarités. Ils n’auront droit qu’à une heure trente avec un conseiller technique du cabinet ministériel, un représentant de la direction générale de l’offre de soins et autre de la CNAM. Pour les syndicats, la déception est grande et cette rencontre leur laisse le goût amer de ne pas avoir été écoutés. Ils déplorent que Madame BUZYN ait à nouveau manqué une occasion de démontrer son intérêt pour l’ensemble de la profession.
« Face aux constats partagés du malaise infirmier, de la perte de sens au travail, aux demandes réitérées de répondre à l’épuisement professionnel, aucune réponse concrète n’a été apportée aux points abordés : absence de reconnaissance, de revalorisation, de moyens pour accompagner les transformations, de prise en compte des solutions proposées par les infirmiers et renvoi des infirmiers libéraux aux négociations conventionnelles en cours.
Contrairement à ce que semble penser le ministère, la mobilisation ne se limite pas à une saute d’humeur face à l’absence de référence aux infirmiers dans le discours présidentiel. La ministre de la Santé ne mesure pas l’urgence de la situation.
En conséquence, ces seize organisations adressent une demande d’audience au Président de la République afin qu’il prenne en considération les solutions à effet immédiat que les infirmiers proposent pour garantir une sécurité des usagers, et des soins de qualité dans le cadre de la stratégie de transformation du système de santé »
En dépit d’une faible mobilisation qui s’explique peut-être par le télescopage avec le mouvement des gilets jaunes et les réquisitions hospitalières qui s’en sont suivi, la couverture médiatique obtenue par les infirmiers est indéniablement un point de satisfaction. Radio, télé, JT, presse, web, le mouvement #InfirmièresOubliées a largement été relayé dans les médias. Ce qui pourrait augurer d’une meilleure mobilisation si le mouvement devait se poursuivre.
Les infirmiers dénoncent leurs conditions de travail : "On est des machines à soins" pic.twitter.com/YjJjJWTt8v
— BFMTV (@BFMTV) 20 novembre 2018
Crédit Photo : Gisele Bracco
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