Analyse des résultats du registre international des transplantations intestinales
La transplantation intestinale est la plus récente des greffes d’organes. Elle est reconnue comme un traitement efficace pour les malades en insuffisance intestinale chronique chez qui, la survie grâce à la nutrition parentérale totale (NPT), n’est plus envisageable. L’indication de greffe intestinale reste rare, aussi la mise en commun des observations de chaque centre s’est rapidement imposée comme une démarche indispensable à l’évaluation des résultats. Un registre des transplantations intestinales a été créé en avril 1985. En septembre 2011, il comptait 2 611 greffes réalisées dans soixante dix-neuf centres, dont trente-cinq avaient une activité soutenue.
Trois centres nord-américains rendaient compte de la moitié des greffes réalisées dans le monde et 70 % des greffes réalisées entre janvier 2005 et juin 2010. Ce registre distinguait les greffes d’intestin isolé (Small Bowel Alone, SBA, n = 1148), les greffes foie + intestin (SB + Liver, n = 845) et les greffes multiviscérales (MVT, n=619), c'est-à-dire respectivement 44 %, 32% et 24 % de l’activité enregistrée. La tendance était à l’augmentation des taux de SBA qui représentaient en 2010 presque 60 % des greffes enregistrées. Il y avait pratiquement autant de greffes réalisées chez l’enfant que chez l’adulte et l’activité mondiale montrait un net fléchissement depuis 2007. La plus part (60 %) des malades étaient transplantés dans des conditions électives et attendaient un greffon à la maison, alors que respectivement 5 % des enfants et 1 % des adultes étaient en unité de soins intensifs au moment de la greffe. La durée moyenne d’hospitalisation après transplantation était stable, aux environs de 40 jours depuis 2005. L’indication principale de greffe était le grêle court (65 %) avec pour causes principales chez l’enfant, le gastroschisis (25 %), l’entérocolite nécrosante (15 %) et le volvulus (13 %). Les 2 611 greffes enregistrées ont été réalisées chez 2 372 malades, 1 351 enfants (51,7 %) et 1 021 (48, 3%) adultes. Au 1er septembre 2011, 1 341 greffés étaient vivants (57 %). Dans la population des enfants, la survie des greffés a considérablement progressé avec le temps, passant de moins de 20 % avant 1990 à 50 % après 2005 et pour un recul de 72 mois. Les résultats étaient moins bons chez les adultes. Dans la période 2006–2011 et à 72 mois, la survie des greffons était de respectivement 65 %, 52 % et 40 % pour les MVT, les SB + liver et les SBA que les receveurs soient des enfants et des adultes. Pour le même type de greffes, la survie des greffés était de respectivement 65 %, 57 % et 60 % pour les enfants et 70 %, 35 % et 43 % chez les adultes. En analyse multivariée, un âge < 1 an [ RR=1,23], une activité soutenue du centre de greffe [ RR = 0.66] étaient des facteurs pronostique indépendants de meilleur survie des greffons et des greffés. Ainsi le registre international des transplantations intestinales donne un aperçu précis du niveau d’activité et des résultats de ce traitement. Il mérite d’être implémenté afin de connaître les résultats fonctionnels de la greffe, c'est-à-dire le taux des malades greffés, vivants et ayant été libérés complètement ou partiellement de la nutrition parentérale. Ce travail est en cours.Descripteur MESH : Survie , Nutrition parentérale , Transplantation , Démarche , Nutrition parentérale totale , Analyse multivariée , Foie , Population , Précis , Soins , Soins intensifs , Temps , Travail